Le réchauffement climatique est nocif de bien des manières. L’un des impacts les plus dangereux de ce phénomène est la fonte des glaces. C’est notamment ce qui se passe dans les montagnes de l’Himalaya, et cela est en train de provoquer la prolifération d’algues extrêmement toxiques et destructrices.
Une conséquence directe du réchauffement climatique
La glace continue de fondre dans la région de l’Himalaya et du plateau tibétain, et cela entraîne la prolifération d’algues nuisibles dans la mer d’Oman, a dévoilé une recherche menée par l’Earth Institute de l’université Columbia. Ces recherches se sont en partie basées sur des images prises par la NASA qui montrent des algues bioluminescentes de l’espèce marine Noctiluca scintillans bordant les côtes autour de la mer d’Oman, a rapporté Science Daily. Ce minuscule organisme planctonique qui était pratiquement inconnu dans la région il y a 20 ans forme désormais des masses de filaments verts épais qui peuvent ainsi être vus depuis l’espace.
Selon la recherche, l’apparition de ces algues est liée au déclin constant de l’étendue de la couverture neigeuse sur la région du plateau himalayen tibétain. Normalement, les vents froids de la mousson d’hiver qui soufflent sur l’Himalaya refroidissent la surface des océans. Ainsi, les eaux froides coulent et sont remplacées par des eaux riches en nutriments. De cette manière, le phytoplancton et les poissons prospèrent. Mais à cause du réchauffement climatique, les vents de mousson qui soufflent au large des côtes sont plus chauds et humides.
Cela a notamment entraîné la stratification de la couche supérieure de la mer d’Oman à un rythme beaucoup trop rapide. Ce sont ces stratifications observées sur la côte de la mer d’Oman, à la frontière de l’Inde et du Pakistan, qui ont laissé le passage à ces algues toxiques, alors que le phytoplancton doit se débattre pour survivre. En effet, ces espèces essentielles à l’équilibre sous-marin ne peuvent plus prospérer dans la mesure où elles ne peuvent plus accéder à suffisamment de nutriments. De leur côté, les Noctiluca scintillans prospèrent puisqu’ils survivent également en mangeant d’autres micro-organismes.
Une algue qui menace dangereusement la vie sous-marine
Ainsi, ces algues microscopiques sont très destructrices et menacent de nombreuses espèces sous-marines, non seulement en volant les nutriments dont ont besoin les organismes utiles, mais aussi en les dévorant. De même, ces algues menacent également l’économie humaine, dans la mesure où elles affectent les poissons et que la pêche soutient 150 millions de personnes dans les régions concernées. « Il s’agit probablement de l’un des changements les plus spectaculaires que nous ayons vus liés au changement climatique », a déclaré Joaquim I. Goes, auteur principal de l’étude, dans un communiqué de l’université Columbia.
« Nous voyons maintenant le Noctiluca en Asie du Sud-Est, au large des côtes de la Thaïlande et du Vietnam, et aussi au sud, dans les Seychelles. Partout où il fleurit, cela devient un problème. Cela nuit également à la qualité de l’eau et cause beaucoup de mortalité des poissons », a-t-il ajouté. Il est important de mentionner que cette nouvelle étude fournit une preuve de l’impact du réchauffement climatique sur les moussons indiennes. « La plupart des études liées au changement climatique et à la biologie des océans se concentrent sur les eaux polaires et tempérées, et les changements dans les tropiques passent largement inaperçus », a expliqué Goes. Les résultats de la recherche sur la prolifération de cette algue ont été publiés dans la revue Scientific Reports.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Earth
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