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De nouveaux secrets des lions mangeurs d’hommes du Kenya révélés grâce à l’ADN

En 1898, ils avaient dévoré des dizaines d’ouvriers

Lions Mangeurs Hommes
— Steffen Foerster / Shutterstock.com

À la toute fin du XIXe siècle, deux lions avaient semé la terreur dans le sud-est du Kenya, tuant au moins 28 personnes travaillant sur un chantier ferroviaire. De nouvelles analyses ont permis d’éclairer leur régime alimentaire.

Les lions du Tsavo

Abattus par le lieutenant-colonel britannique John Henry Patterson en 1898, après plusieurs mois de méfaits, ces fauves sont encore loin de nous avoir livré tous leurs secrets. Au fil des années, leur consommation démesurée de chair humaine a été liée à une épidémie de peste bovine, responsable de l’effondrement des populations de buffles et de bétail de la région, ainsi qu’à des abcès dentaires qui les auraient conduits à se rabattre sur des proies moins imposantes.

Afin d’en savoir plus, Ripan Malhi, de l’université de l’Illinois, et ses collègues ont procédé à l’analyse ADN d’échantillons de poils coincés entre les dents et dans les minuscules sillons des canines des deux lions, dont les dépouilles sont conservées au Field Museum de Chicago.

« À mesure que les biotechnologies progressent, des sources inattendues de connaissances, en l’occurrence la génomique, peuvent être utilisées pour éclairer le passé », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology.

— © Field Museum of Natural History in Chicago

Des analyses révélatrices

Au total, l’équipe a identifié du matérial génétique mitochondrial provenant de girafes, d’humains, d’oryx, de cobes à croissant, de gnous et de zèbres, et des lions eux-mêmes.

Les chercheurs se sont dits particulièrement surpris par la présence de poils de gnous, dont la zone de pâturage la plus proche se situe actuellement à près d’une centaine de kilomètres du site de l’ancien chantier ferroviaire. Ce qui suggère que les deux prédateurs étaient plus mobiles qu’on ne l’estimait jusqu’à présent, et expliquerait pourquoi leurs attaques dans la zone avaient cessé pendant plusieurs semaines.

Alors que des analyses similaires réalisées en 2015 avaient conduit à l’identification d’un poil de buffle, Malhi et ses collègues n’ont pas trouvé de témoignages de cet herbivore, renforçant l’idée que l’épidémie de peste bovine ait poussé les fauves à s’attaquer aux humains.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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