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Supposé « inutile » chez l’adulte, ce petit organe protégerait en fait du cancer

Les patients chez lesquels il avait été retiré présentaient un risque de décès précoce et de cancer plus que doublé

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— Nerthuz / Shutterstock.com

De nouvelles recherches suggèrent que le thymus, jouant un rôle essentiel dans le développement du système immunitaire, contribuerait également au maintien de notre santé à l’âge adulte.

Un organe très loin d’être superflu

S’il avait été largement démontré que cette petite glande située derrière le sternum produisait des cellules T avant la naissance et pendant l’enfance, jusqu’à récemment, on pensait que le thymus cessait de remplir cette fonction à l’âge adulte. Par conséquent, celui-ci était parfois retiré lors de certaines chirurgies cardiaques, afin de faciliter l’accès au cœur et à ses principales artères.

Dans le cadre de travaux publiés dans The New England Journal of Medicine, des chercheurs ont constaté que les patients ayant subi une thymectomie présentaient un risque largement accru de mort précoce et de cancer. Pour parvenir à ces conclusions, David Scadden et ses collègues ont évalué le risque de décès, de cancer et de maladie auto-immune chez 1 146 patients ayant subi une ablation du thymus et un nombre identique de sujets opérés sans thymectomie.

Il s’est avéré que 8,1 % des membres du premier groupe étaient décédés au cours des cinq années ayant suivi l’opération, contre 2,8 % seulement pour le second. L’équipe a également constaté que 7,4 % des patients ayant subi une thymectomie avaient développé un cancer, contre 3,7 % des sujets témoins. Globalement, les formes documentées étaient plus variées et agressives (avec des récidives plus fréquentes et une mortalité accrue) chez les premiers.

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— Have a nice day Photo / Shutterstock.com

L’examen des données médicales d’un sous-groupe de patients a également permis de lier l’ablatation de cet organe à une production systématiquement plus faible de nouvelles cellules T et des niveaux plus élevés de molécules pro-inflammatoires dans le sang.

« Les conséquences de l’ablation du thymus devraient être soigneusement prises en compte »

Bien qu’il s’agisse d’une étude observationnelle, ne permettant pas d’établir de relation de cause à effet, la mise en évidence d’un risque de décès précoce et de cancer « au moins doublé » pourrait néanmoins avoir des répercussions potentiellement pertinentes sur le plan clinique.

« Les conséquences de l’ablation du thymus devraient être soigneusement prises en compte », estime Scadden. « L’ensemble de ces résultats confirme le rôle du thymus dans la production de nouvelles cellules T à l’âge adulte et dans le maintien de la santé. »

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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