Le niveau de la mer ne monte pas pareil partout : voici pourquoi certaines zones seront englouties bien plus vite

L’élévation du niveau moyen des mers est une conséquence bien documentée du réchauffement climatique. Toutefois, cette hausse ne se produit pas de manière uniforme à la surface du globe. Les observations et les modèles scientifiques montrent que certaines régions connaissent une augmentation plus rapide que d’autres, en raison de mécanismes physiques spécifiques.

La fonte de l’Antarctique ne fait pas monter les océans de façon uniforme : le rôle de la gravité et de la rotation de la Terre

Lorsque les glaces continentales fondent, l’apport d’eau supplémentaire aux océans contribue à l’élévation globale du niveau marin. Cependant, la distribution de cette élévation dépend de plusieurs facteurs géophysiques interdépendants. La gravitation, la rotation terrestre et la forme de la planète influencent la répartition de l’eau à la surface des océans.

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La calotte glaciaire antarctique exerce une attraction gravitationnelle sur les océans environnants. Tant que cette masse de glace est présente, elle attire l’eau vers le pôle Sud. Lorsqu’elle perd de la masse, cette attraction diminue, entraînant une baisse relative du niveau de la mer à proximité immédiate de l’Antarctique et un déplacement de l’eau vers des régions plus éloignées.

La perte de masse glaciaire modifie également la répartition globale des masses sur Terre, ce qui influence la rotation de la planète. Ce phénomène entraîne un léger déplacement de l’axe de rotation, contribuant à une redistribution inégale des eaux océaniques mondiales.

Sous la glace, la Terre bouge : le soulèvement du manteau terrestre et ses effets sur la calotte antarctique

Sous la calotte glaciaire antarctique se trouve le manteau terrestre, une couche rocheuse à comportement visqueux lent. Lorsque la masse de glace diminue, la pression exercée sur la lithosphère baisse, ce qui provoque une remontée progressive du socle rocheux.

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Ce processus, appelé rebond isostatique, peut modifier localement la configuration des zones glaciaires. En se soulevant, le socle rocheux peut réduire le contact entre certaines portions de glace et les eaux océaniques plus chaudes, ce qui peut influencer le rythme de la fonte dans certaines régions.

Pourquoi certaines régions éloignées des pôles connaissent une élévation du niveau de la mer plus importante

Les simulations climatiques montrent que la fonte de la calotte antarctique n’entraîne pas une hausse homogène du niveau marin. Les effets combinés de la gravitation et de la rotation terrestre favorisent une accumulation d’eau dans des régions éloignées des zones polaires, notamment au sein de certains bassins océaniques.

Dans des scénarios caractérisés par des émissions élevées de gaz à effet de serre, les modèles indiquent une contribution majeure de la fonte antarctique à l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale. Cette contribution devient particulièrement marquée au cours des siècles suivant 2100, selon les simulations disponibles.

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Dans des scénarios d’émissions plus modérées, l’élévation du niveau de la mer liée à l’Antarctique est plus limitée durant le XXIᵉ siècle, mais elle se poursuit au-delà. Ces valeurs correspondent uniquement à la contribution antarctique et s’ajoutent à celles provenant du Groenland et de la dilatation thermique.

Impacts potentiels de l’élévation du niveau de la mer sur les zones côtières

L’augmentation du niveau de la mer a des conséquences directes sur les zones littorales. Elle peut accroître la fréquence des submersions côtières, favoriser l’érosion du trait de côte, affecter les ressources en eau douce et modifier les écosystèmes côtiers.

Les projections du niveau de la mer sont utilisées pour évaluer les risques côtiers à long terme et orienter les stratégies d’adaptation. Elles reposent sur des hypothèses d’évolution climatique et comportent des incertitudes, mais constituent un outil essentiel pour la planification des politiques publiques et de l’aménagement du territoire.

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