Situé dans la péninsule du Kamtchatka, le volcan Bezymianny fait l’objet d’un suivi scientifique continu. Depuis l’éruption majeure de 1956, les chercheurs analysent son évolution morphologique. Ainsi, les données accumulées permettent d’étudier sur le long terme les mécanismes de destruction et de reconstruction d’un stratovolcan actif.

L’éruption du 30 mars 1956 : un effondrement sectoriel majeur ayant profondément transformé l’édifice volcanique
Le 30 mars 1956, le volcan Bezymianny entre en éruption. L’effondrement brutal du flanc oriental se produit alors rapidement. En conséquence, plus de 0,7 km³ de matériaux volcaniques sont expulsés. De plus, une partie du sommet disparaît, tandis que l’altitude atteignait auparavant 3 113 mètres.
L’effondrement forme un cratère en fer à cheval d’environ 1,3 kilomètre de largeur. Par ailleurs, la profondeur atteint plusieurs centaines de mètres. Ensuite, les relevés topographiques montrent des pentes modifiées. Ainsi, l’organisation générale de l’édifice volcanique change durablement.
Les analyses géologiques montrent que la perte rapide de volume redistribue les contraintes mécaniques internes. Par conséquent, les voies de circulation du magma évoluent. De plus, cette réorganisation structurelle influence les zones d’activité observées. Ainsi, l’éruption modifie durablement le fonctionnement interne du volcan.
Une accumulation progressive de lave et de dépôts pyroclastiques observée sur plus de six décennies
À partir de la fin des années 1950, l’activité du Bezymianny se poursuit. D’abord, des phases de construction interne du cratère s’installent. Ensuite, des dômes de lave apparaissent. Puis, des coulées moins visqueuses contribuent progressivement au comblement de la dépression initiale.
Au fil des décennies, ces apports successifs modifient la géométrie du cône volcanique. En outre, les dépôts alternés renforcent la structure globale. Ainsi, la morphologie devient progressivement plus conique. Par conséquent, l’édifice retrouve une forme plus régulière.
Les données de télédétection indiquent qu’entre 1956 et 2017, la croissance moyenne atteint 26 400 mètres cubes par jour. De ce fait, l’édifice gagne en altitude. En 2017, le sommet atteint environ 3 020 mètres, selon les mesures disponibles.
Un suivi scientifique continu permettant d’analyser l’évolution morphologique et les zones d’émission
Le volcan Bezymianny fait l’objet d’observations régulières associant terrain, imagerie aérienne et satellites. De plus, la modélisation numérique complète ces données. Ainsi, les scientifiques documentent précisément les variations de forme du cône et la répartition des dépôts volcaniques.
Les analyses montrent que les évents éruptifs se concentrent progressivement vers la zone sommitale. Au départ, ils occupaient plusieurs secteurs du cratère. Cependant, la croissance de l’édifice modifie les contraintes internes. Par conséquent, les zones d’émission évoluent avec le temps.
Une morphologie largement reconstituée reposant sur une structure marquée par des instabilités anciennes
Aujourd’hui, la silhouette générale du Bezymianny se rapproche de celle observée avant 1956. Toutefois, les études géologiques montrent que l’édifice reste influencé par des effondrements antérieurs. Ces événements sont identifiés dans les dépôts volcaniques de l’Holocène.
La poursuite de la croissance du cône entraîne une augmentation des contraintes mécaniques internes. Par conséquent, les chercheurs maintiennent une surveillance instrumentale. Ainsi, ils suivent l’évolution structurelle du volcan. De plus, ce suivi permet d’actualiser régulièrement les modèles géologiques.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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