Chien ou chat : qui vous aime vraiment ? La réponse de la science remet en cause une croyance vieille de plusieurs siècles

On croit tout savoir sur la fidélité des animaux de compagnie. Le chien, serviteur dévoué ? Le chat, colocataire distant ? Et si cette opposition n’était qu’une illusion culturelle, renforcée par des siècles de clichés, de projections humaines et de malentendus affectifs ? La science, elle, a une autre lecture.

Ce que les tests scientifiques révèlent vraiment sur l’attachement animal : bien plus que de l’obéissance

En éthologie, la fidélité ne dépend ni du dressage ni d’une simple présence continue. C’est un lien affectif durable, qui se construit avec le temps. Il se manifeste par la volonté de rester proche, de coopérer, de maintenir la relation. Chez les humains, cela ressemble à l’amour ou à l’amitié. Et chez les animaux ?

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Depuis quelques années, des chercheurs ont voulu comparer le lien d’attachement entre chiens et chats. Pour cela, ils ont utilisé un protocole bien connu en psychologie infantile : la « situation étrange ». L’animal est placé dans une pièce inconnue, puis on observe ses réactions quand son humain entre ou sort.

Les chiens réagissent souvent fortement à la séparation. Ils montrent de l’agitation, aboient, deviennent stressés. Ensuite, ils expriment une grande joie quand leur humain revient. Les chats, eux, semblent plus nuancés. Certains montrent clairement du stress. D’autres restent impassibles. Pourtant, la majorité affiche des signes d’attachement : revenir vers leur maître ou vocaliser en son absence, par exemple.

Oui, les chats aiment profondément leur humain, mais à leur manière et selon leur propre langage

Une étude menée par l’université de l’Oregon a révélé que 64 % des chats testés développent un attachement sécurisant à leur maître. En d’autres termes, ils prennent confiance pour explorer, tout en gardant un œil – ou une oreille – sur la personne qui compte. Pourtant, leur style de communication reste bien plus discret que celui des chiens. Moins démonstratifs, moins codés pour coopérer, les chats paraissent parfois « indifférents ».

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En réalité, ils sont simplement plus réservés. Par ailleurs, leur histoire avec l’humain est bien plus récente. On parle de 9 000 ans de domestication contre plus de 15 000 pour le chien. Ce n’est pas rien. Tandis que les chiens ont été sélectionnés pour suivre, servir et comprendre nos gestes, les chats sont venus chercher un abri contre les rats. Puis, ils sont restés pour le canapé.

Ce que nous interprétons comme fidélité reflète surtout nos attentes humaines

Il faut le dire clairement : un chien qui obéit n’est pas forcément plus fidèle. Il a peut-être juste été mieux éduqué. De même, un chat qui va voir les voisins n’est pas nécessairement volage. Il peut avoir plusieurs relations d’attachement, chacune avec ses propres codes. Ainsi, ce qui fausse notre perception, c’est souvent notre lecture humaine des comportements.

En effet, nous valorisons la loyauté visible, démonstrative. Nous aimons quand un animal nous suit du regard, nous cherche, nous attend derrière la porte. Pourtant, cela ne signifie pas que ceux qui agissent autrement nous aiment moins. La synchronisation des comportements, comme marcher ensemble ou dormir au même moment, est un meilleur indicateur de lien que l’obéissance pure. Et ce type de comportement, chiens et chats peuvent le développer.

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Plutôt que chercher qui est le plus fidèle, interrogeons notre propre définition de la fidélité

Finalement, vouloir savoir qui nous aime le plus entre le chien et le chat n’est peut-être pas la bonne question. En effet, la fidélité ne se résume pas à une espèce. Elle dépend de l’histoire de chaque animal, de son vécu, de son tempérament. Et surtout, elle dépend de la manière dont nous interagissons avec lui.

Un chien délaissé pourra devenir distant. À l’inverse, un chat rassuré pourra devenir pot de colle. Et inversement. La fidélité est donc une relation dynamique, qui se construit à deux. Alors, et si la vraie fidélité, c’était celle qu’on choisit de cultiver, plutôt que celle qu’on attend ?