La NASA a partagé une image surprenante : une roche martienne qui ressemble étrangement à une tortue sortant de sa carapace. Capturée par le rover Perseverance, cette photo amuse et intrigue. Pourtant, la révélation ne se trouve pas seulement dans la géologie de Mars. Elle réside aussi dans notre façon de percevoir le monde.

Une roche martienne qui ressemble à une tortue observée par Perseverance
Le 31 août 2025, le rover Perseverance a photographié une roche évoquant une tortue allongeant son cou. Cette image a été prise grâce à l’instrument SHERLOC, installé sur le bras robotisé du rover et conçu pour détecter des traces de vie. Ici, il n’a pas trouvé de fossile, mais une forme familière qui a frappé l’imagination.

Ce n’est pas la première fois que Perseverance surprend par des clichés insolites. Le 5 août, ses caméras avaient immortalisé une roche rappelant un casque de conquistador. Plus tôt, une autre formation couverte de petites sphères avait été surnommée « St. Paul’s Bay » par l’équipe de mission. Ces images nourrissent une véritable fascination collective pour Mars.
Des formes étranges qui s’expliquent par la géologie martienne
Les scientifiques rappellent que ces ressemblances n’indiquent pas la présence de vie passée. Elles sont le fruit de processus naturels.
Le vent, l’érosion et la lente transformation géologique de Mars sculptent ces roches depuis des millions d’années. En étudiant leur contexte géologique, les chercheurs reconstituent l’histoire du cratère Jezero et identifient les conditions qui ont pu exister.
Ces formations restent précieuses, car elles livrent des indices sur la composition et l’évolution de la planète rouge. Chaque roche analysée par Perseverance ajoute une pièce au grand puzzle martien. Elle rapproche les scientifiques de réponses sur l’existence passée d’eau ou de vie microbienne.
Paréidolie : pourquoi nous voyons des tortues, des casques ou des visages sur Mars

Si ces images suscitent autant d’émotion, c’est aussi grâce à un mécanisme psychologique : la paréidolie. Notre cerveau projette des formes familières sur des objets aléatoires. C’est elle qui nous fait voir des animaux dans les nuages ou des visages dans les arbres. Sur Mars, même une simple roche active ce réflexe profondément humain.
Ainsi, ce n’est pas seulement l’exploration scientifique qui est en jeu. Ces photos révèlent aussi notre besoin d’identifier, de raconter et de relier l’inconnu à ce que nous connaissons. La tortue de Mars en dit peut-être autant sur nos perceptions que sur la planète elle-même.
Perseverance poursuit son exploration du cratère Jezero
Le rover, arrivé sur Mars en février 2021, a déjà parcouru plus de 23 miles (environ 37 kilomètres). La photo de la tortue correspond à son 1 610e sol (jour martien) de mission. Grâce à ses instruments, il collecte des échantillons, analyse les roches et recherche des signes d’une vie passée.

En somme, cette image, scientifique et poétique, rappelle que l’exploration spatiale ne consiste pas seulement à découvrir l’inconnu. Elle nous invite aussi à réfléchir à notre manière de voir et d’interpréter ce que nous rencontrons. La tortue martienne n’existe pas vraiment. Pourtant, elle reflète notre propre regard tourné vers les étoiles.
Par Eric Rafidiarimanana, le