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L’invasion des vers de terre « extraterrestres » est en marche, selon une nouvelle étude

Il ne s’agit pas de l’intrigue d’un film de science-fiction à petit budget

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— vitec / Shutterstock.com

Des recherches menées en Amérique du Nord indiquent que les vers de terre non indigènes, susceptibles de supplanter les espèces endémiques, constituent une menace largement sous-estimée pour les écosystèmes locaux.

Envahisseurs souterrains

Publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, ces travaux ont impliqué les données relatives aux populations de vers de terre indigènes et non indigènes présentes sur le continent depuis la fin du XIXe siècle. Grâce à l’apprentissage automatique, l’équipe a établi que 97 % des sols étudiés étaient colonisés par des « spécimens extraterrestres », représentant un quart des 308 espèces de vers de terre d’Amérique du Nord.

« Il s’agit très probablement de la partie émergée de l’iceberg », estime John Warren Reynolds, co-auteur de l’étude.

Bien qu’ils soient présents partout, la proportion de vers de terre exotiques par rapport aux espèces indigènes s’avérait la plus élevée dans les régions septentrionales du continent et la plus faible dans le sud et l’ouest. Cependant, en raison des activités humaines favorisant le développement de ces espèces invasives, ces ratios pourraient évoluer rapidement.

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— Clark Ukidu / Shutterstock.com

Initialement introduits en Amérique du Nord pour améliorer le rendement des terres agricoles (en aérant le sol et en lui fournissant de précieux nutriments avec leurs déjections), les vers de terre non indigènes constituent une menace pour les écosystèmes dans leur ensemble. De précédentes recherches avaient notamment montré que leur concentration à proximité d’érables à sucre entrainait le dépérissement des arbres, avec un impact durable sur la chaîne alimentaire.

Un suivi plus étroit nécessaire

S’il est difficile d’évaluer précisément l’étendue réelle de l’impact des vers de terre invasifs jusqu’à présent, les chercheurs estiment que leur présence au sein d’un large éventail d’habitats souligne l’importance d’un suivi plus étroit.

« Les vers de terre racontent l’histoire de l’Anthropocène, l’ère dans laquelle nous vivons », estime Elizabeth Hadly, auteure principale de l’étude. « L’homogénéisation globale de la biodiversité par l’Homme conduit souvent au déclin d’espèces locales uniques et à la perturbation des processus écosystémiques indigènes. »

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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