Pour la première fois, des expériences menées sur des rongeurs ont montré qu’un apport quotidien en gluten induisait une inflammation du cerveau, avec des implications potentielles pour les personnes y étant sensibles.
Des expériences révélatrices
Entre 0,7 et 2 % de la population européenne serait intolérante au gluten, avec environ 700 000 cas de maladie cœliaque en France. Une affection génétique auto-immune pouvant s’avérer incroyablement débilitante et pour laquelle il n’existe pas de remède, si ce n’est de bannir complètement les prolamines et les gluténines (protéines céréalières notamment présentes dans le blé et le seigle) de son alimentation.
Dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of Neuroendocrinology, des scientifiques de l’université d’Otago ont constaté que les souris consommant 4,5 % de gluten présentaient une inflammation dans la région hypothalamique, zone du cerveau jouant un rôle essentiel dans les fonctions métaboliques telles que la régulation du taux de sucre dans le sang.
« Le cerveau possède deux types de cellules immunitaires similaires aux macrophages dans le sang, les astrocytes et la microglie », explique Alex Tups, auteur principal de l’étude. « L’ajout du gluten à un régime normal a augmenté le nombre de cellules dans la même mesure que si les souris étaient nourries avec des aliments riches en graisses. Lorsque le gluten a été ajouté au régime riche en graisses, le nombre de cellules a encore augmenté. »
Les causes précises de cette inflammation restent pour l’heure obscures, mais elle semble liée à une réaction extrême du système immunitaire, semblable à celle observée dans la maladie cœliaque. « Il se pourrait que des composants du gluten résistants à la digestion entraînent une réponse immunitaire qui se répercute ensuite sur le cerveau », estime Tups.
De potentielles conséquences à long terme chez l’Homme
Bien qu’il s’agisse d’une découverte très préliminaire, les chercheurs rappellent que le système circulatoire, reproductif, digestif, hormonal et nerveux des souris s’avère très similaire au nôtre.
« Si le gluten entraîne une inflammation hypothalamique chez l’Homme et donc des lésions cérébrales, cela peut avoir des conséquences néfastes à long terme, telles qu’une augmentation du poids corporel et une altération de la régulation de la glycémie », estime Tups. « Si ces effets devenaient persistants, ils pourraient exacerber le risque, par exemple, d’altération de la mémoire, qui est liée à une régulation perturbée de la glycémie. »
Ce qui ne signifie pas pour autant que les personnes tolérantes au gluten devraient dès à présent le bannir complètement de leur alimentation. Les auteurs de l’étude rappelant que l’absence totale de gluten peut avoir des conséquences sur la santé à même de dépasser les avantages potentiels. « Souvent, les gens ne consomment pas d’aliments complets, et les produits sans gluten hautement transformés sont souvent pauvres en fibres et riches en sucre », concluent-ils.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: gluten, inflammation, cerveau
Catégories: Actualités, Santé
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