Aller au contenu principal

Cette méthode inédite de cryoablation permettrait de soigner le cancer du sein dans les pays pauvres

Une avancée importante quand on sait que le taux de survie des femmes est de 12 % seulement en Gambie

Un nouvel appareil réutilisable mis au point par des étudiants et chercheurs de l’université Johns-Hopkins peut aider les femmes atteintes du cancer du sein à faible coût. Utilisant du CO2, un gaz qu’on retrouve partout, le dispositif permettrait de soigner efficacement les femmes dans les pays en grande pauvreté.

La « cryoablation », une méthode efficace contre les tissus tumoraux

La cryoablation est une méthode qui traite la tumeur par le froid et elle ne date pas d’hier. Elle est privilégiée dans les pays pauvres, puisque contrairement à la chirurgie, il n’y a pas besoin d’une chambre d’opération stérile ou d’anesthésiant, ce qui pouvait rendre compliqué pour les cliniques locales de réaliser la procédure. 

Elle est également très peu invasive, réduisant ainsi les complications comme la douleur, le sang, et un temps de guérison important. Cependant, ces technologies de cryoablation sont beaucoup trop chères, avec un traitement qui coûte environ 10 000 dollars et dépendent d’un gaz : l’argon. Celui-ci permet de former des cristaux de glace intracellulaires qui vont détruire les tissus cancéreux, mais n’est pas disponible dans ces pays. 

Les étudiants et chercheurs de l’université Johns-Hopkins ont ainsi imaginé un dispositif qui utilise cette méthode de cryothérapie, c’est-à-dire détruire le tissu malade avec une température très froide mais en changeant un paramètre de taille : le gaz. L’étude a été publiée dans la revue PLOS One.

Des expériences concluantes

L’équipe de recherche a donc imaginé un outil de congélation des tissus qui utiliserait le dioxyde de carbone, un gaz très disponible dans les zones rurales. 

Ils ont alors testé leur outil dans trois expériences pour bien vérifier qu’il pouvait rester assez froid, dans des conditions similaires à un cancer du sein humain, et ainsi éradiquer avec succès la tumeur. Après différentes expérimentations sur les rats, qui ont tué 85 % des tissus de tumeurs mammaires, la dernière expérience a été menée sur un cochon, qui a une température similaire à celle d’une poitrine humaine. Les résultats sont concluants et encourageants : le dispositif a été capable de rester froid avec succès pendant toute la durée de l’expérimentation et ainsi tuer le tissu ciblé. 

“Lorsque nous avons commencé le projet, des experts dans le domaine nous ont dit qu’il était impossible d’éliminer des tissus de volumes significatifs avec du dioxyde de carbone. Cet état d’esprit peut provenir à la fois de l’élan de ce domaine et aussi du fait de ne pas penser à l’importance de réduire le coût de ce traitement », explique Nicholas Durr, l’un des principaux auteurs de l’étude. 

Un gage de guérison pour les femmes atteintes de cancer du sein dans les pays en développement

La plus grande cause de mortalité due à un cancer chez les femmes est le cancer du sein, et dans les pays aux faibles revenus elles sont d’autant plus affectées, ne pouvant bénéficier d’un traitement.  En France, le taux de survie du cancer du sein relatif à 5 ans, est de plus de 80 %, mais dans certains pays comme l’Arabie saoudite (64 %), l’Ouganda (46 %) et la Gambie (12 %), le taux de survie est plus faible.

Dans ces communautés, la mort est presque certaine chez de nombreuses femmes si elles sont atteintes d’un cancer du sein. En effet, dans ces pays, les femmes sont souvent dépistées à un stade avancé, et les options de traitements qui s’offrent à elles sont inadaptées. En effet, la chirurgie, la chimiothérapie et les radiations ne sont pas praticables dans ces pays ou coûtent beaucoup trop cher.

Ce dispositif très accessible serait donc un véritable outil crucial pour ces pays à faible revenu. Même si ces résultats sont prometteurs, il faudra cependant encore de multiples autres expérimentations avec le dispositif pour une utilisation commerciale. La prochaine étape pour l’équipe de recherche est de bien vérifier qu’il peut tuer efficacement les tissus cancéreux aux mêmes conditions de chaleur que les tissus humains situés dans la poitrine. Ils espèrent ainsi l’utiliser sur les humains, pour ensuite inclure également les animaux. 

— Red Confidential / Shutterstock.com

Par Frida Hussain, le

Source: eurekalert

Étiquettes: , , , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *