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L’Allemagne investit dans les lignes de campagne pour réduire sa pollution… à l’inverse de la France

Alors que la réforme ferroviaire annoncée en France oblige le pays à la fermeture de petites lignes de transport, l’Allemagne procède à l’inverse à un investissement massif sur les petites lignes de campagnes. L’occasion de constater qu’une autre alternative est possible, et de nous laisser rêveurs quant à l’avenir du déplacement en France…

 

Une mesure polémique en France qui fonctionne chez nos voisins allemands 

En Allemagne, c’est depuis près de 25 ans que les réseaux ferroviaires ont été privatisés. Le résultat : 450 entreprises ferroviaires se partagent le réseau, l’offre s’est considérablement améliorée en raison de la baisse des coûts d’exploitation, et pas d’augmentation du prix du billet. Une mesure qui fonctionne donc très bien, à l’inverse du Royaume-Uni, qui se voit abandonné par les compagnies privées ayant mis la main sur le réseau, les jugeant trop peu rentables.

En France, la mesure de privatisation a été accueillie avec globalement peu d’enthousiasme sur l’ensemble du pays, en particulier dans les campagnes ou endroits plus isolés, qui ont déjà dû se confronter à la fermeture de petites gares comme c’est le cas en Ardenne. Mais si la France suit comme l’Allemagne la voie de la privatisation des transports publics, les deux méthodes et les politiques diffèrent.

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Des investissements et des décisions diamétralement opposés

Si pour un souci de rentabilité, la France se prépare à une série de fermetures d’axes de trains dans les campagnes, privant ainsi certains Français de la possibilité de se déplacer, son acolyte allemand fait exactement l’inverse en investissant massivement dans ces axes ruraux. En conséquence, une augmentation de la fréquence des trains, une amélioration des équipements et des prix abordables ont été mis en place par les entreprises dans les zones rurales.

Les compagnies allemandes comptent sur cet investissement pour désenclaver les villages, permettre aux campagnes de développer leur économie et réduire les émissions de CO2 liées à l’utilisation de la voiture.

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Un pari gagnant

Et l’initiative semble fonctionner : avec une augmentation de fréquentation des trains de près de 30 %, la popularité des trains de campagne n’a jamais été aussi forte. La possibilité de prendre le train pour se rendre en ville a facilité pour nombre d’habitants des campagnes l’accès aux loisirs, et résout pour beaucoup la difficulté de trouver une place parking dans des grandes villes souvent encombrées.

Malgré la prise en charge des trains par des entreprises privées, l’État s’investit également pour la mise en place de cette mesure et certaines régions déboursent près de 200 millions d’euros par an pour permettre à ce service de fonctionner. Une initiative écologique, humaine et participative donc, qui, on l’espère, pourrait un jour servir de modèle à la France dans la gestion de ses transports.

Malheureusement, pour l’instant, la politique française semble bien distante de ces mesures, préférant opter pour un plan de suppression des petites lignes françaises, dans le  but de faire baisser ses coûts d’exploitation et de maintenance. Une initiative qui pourrait augmenter la solitude des ménages français, alors que 35 % d’entre eux étaient déjà confrontées à la solitude en 2017, et que ce chiffre ne cesse d’augmenter.

En cette période de désaccords avec le gouvernement liés entre autres à la hausse du prix  des carburants, le modèle allemand fait figure d’exemple sur ce point. Elle prouve que si la transition écologique doit avoir lieu, elle devra être collective, accompagnée par l’État et qu’une simple augmentation des taxes sur le carburant est vaine si d’autres modes de transports alternatifs ne sont pas développés dans les années à venir.

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