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10 questions éthiques sur la science laissées sans réponse qui sont sur le point de devenir concrètes

Plus le temps avance, plus le savoir et les technologies promettent de grandes avancées scientifiques et sociologiques. Mais pour l’instant certaines sont prohibées par l’éthique. Cependant il se pourrait que certaines questions deviennent particulièrement pertinentes et méritent qu’on s’y intéresse.

1. Doit-on autoriser que des personnes se clonent elles-mêmes ?

Il existe à ce jour un moratoire sur la question qui retarde toute décision concernant le clonage humain. Les cas de clonage d’animaux se sont un peu plus multipliés au fil des ans mais restent cantonnés à certains pays dans lesquels cette question d’éthique semble moins épineuse. En 2007, le scientifique sud-coréen Hwang Woo-suk a fait croire au monde entier qu’il avait réussi à cloner des cellules humaines. Mais cela ne devrait plus tarder avant qu’un scientifique ne décide de le réaliser pour de bon, si ça n’a pas déjà été fait dans le plus grand secret.

D’un point de vue éthique, beaucoup pensent que le clonage humain serait un affront fait à la dignité humaine et à notre individualité. D’autres s’inquiètent du fait que les clones pourraient être utilisés comme de nouveaux esclaves, sans véritable droit d’exister. Un point de vue en partie développé dans le film The Island, avec Scarlett Johansson et Ewan McGregor. C’est justement l’un des contre-arguments des pro-clonage, qui estiment qu’il n’y aura aucun problème tant que les droits des clones sont reconnus. Certains avancent simplement que les clones ne sont que des « jumeaux à retardement » et que c’est une façon tout à fait légitime d’aider à la procréation.

2. Doit-on introduire de l’ADN non-humain dans notre génome ?

Une problématique souvent explorée dans les œuvres de science-fiction. L’une des références les plus récente est le film Splice, avec Adrien Brody, dans lequel deux scientifiques spécialisés dans la fusion de l’ADN de plusieurs espèces animales pour créer une créature totalement inédite. Dans le film, le couple ajoute de l’ADN humain à ce mélange mais est obligé de cacher aux yeux du monde entier cette avancée.

Ce genre d’expériences est virtuellement interdit mais beaucoup pensent que la création d’un être hybride pourrait amener à trouver des solutions pour garantir l’immunité de la population à certaines maladies. Une voie pour explorer des moyens de lutter contre certaines épidémies. Sûrement inspirés par les œuvres de science-fiction, certains imaginent déjà de voir l’ADN humain renforcé par certaines caractéristiques animales comme la vision de l’aigle, le flair et/ou l’ouïe d’un chien, etc.

3. Doit-on autoriser aux parents de choisir leurs enfants ?

Ce qu’on appelle l’eugénisme est un autre aspect éthique déjà un peu présent dans notre monde, notamment dans les théories nazies de 1940. C’est également un thème largement exploité en littérature et au cinéma, notamment dans le roman d’Aldous Huxley Le Meilleur des mondes où les enfants naissent artificiellement et où l’administration choisit les caractéristiques de l’être humain à l’arrivée en fonction du rôle qu’il devra accomplir dans la société.

Avec le clonage et la manipulation génétique très sophistiquée, certains en sont arrivés à penser qu’il serait bientôt possible pour les parents de choisir les attributs physiques de leur enfant : le sexe, la couleur des yeux, des cheveux et même l’intelligence ou encore la personnalité, qui peuvent être influencées par la génétique. C’est justement ce que craignent les détracteurs de cette idées, qui voient là une façon pour les parents de manipuler la destinée de leur progéniture. Certains vont plus loin et ont peur que certains parents ne se laissent aller à quelques fantaisies comme laisser pousser une queue à leur bambin, leur donner une grande taille, etc.

4. Devra-t-on forcer les gens à mourir une fois que la science aura trouvé le moyen de nous rendre presque immortels ?

Les scientifiques semblent de plus en plus certains à ce sujet : dans plusieurs décennies la science pourra arriver à prolonger la vie de la population au-delà de l’espérance de vie naturelle actuelle. Un thème là encore exploité dans certaines œuvres, qui nous montrent des personnages dont les organes internes vieillissants ou malades ont été remplacés par des machines à la durée de vie beaucoup plus élevée.

Mais le fait est que si le monde devient immortel, cela poserait un grave problème de surpopulation, avec les conséquences que ça implique au niveau des ressources naturelles : nourriture, eau, énergie ou encore au niveau des espaces de vie. C’est ce qu’expliquait Francis Fukuyama, un scientifique qui a appartenu au conseil de l’éthique sous le gouvernement de George W. Bush, qui justement expliquait qu’à terme, il se pourrait que les gouvernements auraient ainsi le droit de dire aux personnes qu’il faut qu’elles meurent.

5. Quels domaines de recherche scientifique doit-on privilégier au détriment d’autres ?

Le monde d’aujourd’hui doit faire face à d’importants défis : comment contrer le réchauffement climatique ? Comment réussir à faire cohabiter plus de 7 milliards d’êtres humains sur Terre ? Etc. Pour beaucoup, il faut donc concentrer les ressources économiques vers les recherches scientifiques permettant justement d’arriver à résoudre ces problèmes.

Le souci c’est qu’il faut faire un choix et privilégier certaines pistes de recherche plutôt que d’autres. Des enjeux comme le climat, les ressources naturelles à l’intelligence artificielle, les nanotechnologies, la biotechnologie ou encore la technologie d’impression 3D qui a de plus en plus de succès.

6. Doit-on autoriser le revenu universel ?

Avec une population en constante augmentation, certains pessimistes, notamment concernant la crise économique actuelle, évoquent l’idée d’une faillite totale et globale de l’économie mondiale. D’autres sont plutôt inquiets du fait que les robots pourraient bientôt tous nous remplacer dans nos emplois, et que nous pourrions être remplacés par l’intelligence artificielle, ce qui provoquerait des taux de chômages incroyables. Que deviendraient les salaires, alors ?

L’une des solutions évoquées, et qui fait débat, est la garantie d’avoir un revenu universel et régulier. Un moyen sûr de recevoir un salaire tous les mois afin d’avoir de quoi vivre. Bien sûr cela ne risque pas de plaire à tout le monde de se voir dépendre des gouvernements pour payer factures et nourriture.

7. Quels animaux possèdent des valeurs morales ?

Et oui, c’est une question qui revient de plus en plus, notamment grâce à l’action des associations de défense des animaux. L’année dernière, une assemblée de scientifiques ont signé la Déclaration de Cambridge sur la conscience qui déclare leur support quant à l’idée que les animaux peuvent également faire preuve de conscience d’eux-même, au même titre que nous autres humains.

La question est donc de savoir s’il faut mieux prendre soin des animaux, de maintenir un bon niveau de bien-être, etc. Et bien sûr, cette idée ne plaît pas à tout le monde.

8. Partant de là, seuls les humains peuvent se considérer comme des personnes individuelles ?

Petite question de philosophie qui suit le point précédent. Certains animaux possèdent de puissantes capacités cognitives et des attributs émotionnels qui fait qu’ils sont conscient d’être un individu parmi d’autres et c’est pour cela que certains pensent qu’ils méritent le même genre de protections légales que les humains.

Rentreraient dans cette catégorie : les cétacés comme les dauphins et les baleines, les grands primates et les éléphants. Et bien sûr cette idée ne plaît pas non plus à tout le monde puisque la « personne » est un trait particulier de l’humanité, ce qui nous place implicitement au-dessus des animaux.

9. Doit-on améliorer biologiquement les capacités des êtres vivants non-humains ?

Un thème exploité dans la Planète des singes et surtout dans le dernier volet, La Planète des singes : Les Origines. L’année dernière, des scientifiques ont réussi à augmenter de façon significative l’intelligence d’un primate en équipant son cerveau d’implants. En conséquence, nous avons actuellement la possibilité d’améliorer l’intelligence et d’autres capacités des animaux.

Bien sûr, certains ne voient pas du tout ça d’un bon œil, décrivant un idée d’impérialisme humain qui viendrait se mêler avec une posture de conquérant. D’autres expliquent tout simplement qu’il faudrait éviter de s’immiscer dans les lois de la nature et qu’il est donc inutile de modifier la vie des animaux à ce point.

10. Est-ce que les personnes vivant dans le présent importent plus que les personnes du futur ?

Une question classique qui est souvent revenue à l’occasion des débats sur le réchauffement climatique ou de l’épuisement des ressources naturelle de la Terre. Si ces catastrophes présagées arrivent réellement, il faudrait arriver à une étape où l’humanité devra dégrader un peu sa civilisation pour assurer la pérennité de la planète et des futurs humains. Autrement ce seront eux qui récolteront ce que nous avons semé depuis plusieurs décennies.

Pour certains la réponse serait donc de rétrograder et de revenir à des vies plus simples. Mais la question qui se pose est donc de savoir si tout le monde est prêt à faire un effort à ce niveau-là pour réduire son niveau de vie afin de permettre aux personnes qui ne sont pas encore nées d’avoir un vrai avenir.

 

Ce qui est sûr c’est que la communauté scientifique a déjà débattu, et continue de débattre, sur toutes ces questions. Au final on peut voir que ce sont presque toujours les mêmes raisons qui sont avancées. Il ne reste plus qu’à voir si, à l’avenir, les codes éthiques se débloqueront et permettront à certaines de ces questions de devenir réalité. Avez-vous pensé à des réponses pour ces questions éthiques ?

Par Corentin Vilsalmon, le

Source: io9

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