C’est une découverte étonnante que vient de réaliser une chercheuse espagnole. Par hasard, elle a mis au jour le talent insoupçonné d’une larve de papillon, à savoir manger le plastique. Une capacité unique qui pourrait s’avérer utile pour bio-dégrader ce matériau qui pollue notre planète.
Quelle larve est capable d’une telle prouesse ?
L’animal en question est une larve très répandue en Europe puisqu’il s’agit de la larve de Galleria mellonella, un papillon plus connu comme la fausse teigne de la cire. Si le papillon est inoffensif, sa larve est un parasite redouté des apiculteurs car elle s’installe dans les ruches, au cœur même de la cire d’abeille.
Cette larve est également élevée et commercialisée en grande quantité car c’est un appât pour la pêche. Et elle peut désormais ajouter à ses capacités le fait de pourvoir manger le polyéthylène, ce plastique robuste présent dans de nombreux emballages.
À quel point ces larves sont-elles efficaces ?
Les capacités des larves de la fausse teigne de la cire sont véritablement impressionnantes, y compris pour la communauté scientifique. Et c’est Federica Bertocchini, chercheuse au centre espagnol de la Recherche nationale qui l’a constaté la première sur son temps libre. Apicultrice amateur, elle a d’abord remarqué les ravages que faisaient ces vers au sein des ruches. C’est en plaçant la cire infestée dans des sacs plastiques que la chercheuse a alors remarqué la voracité des vers.
Des trous sont rapidement apparus sur toute la surface des sacs qu’elle utilisait. En moins d’une heure à peine, les larves peuvent endommager le plastique et en 12 heures, elles peuvent réduire la masse d’un sachet plastique de 92 milligrammes. Ce détail surprend véritablement les scientifiques car comparé à d’autres découvertes récentes, le taux de dégradation des vers est « extrêmement rapide ».
Une solution inattendue, écologique et redoutable
Cette rapidité déconcertante incarne d’ailleurs un espoir colossal dans la lutte contre la pollution à travers le monde. Il faut environ 100 ans à un sac plastique pour qu’il se décompose dans la nature, et si ce procédé est effectué par l’Homme, il nécessite l’utilisation de produits chimiques dangereux.
Utiliser les vers de la fausse teigne de la cire permettrait de bio-dégrader facilement, rapidement et de manière écologique les millions de tonnes de polyéthylène qui s’accumulent à la surface du globe. La nouvelle mission des chercheurs consiste donc à tenter d’identifier le processus moléculaire permettant cette dégradation et de déterminer comment isoler l’enzyme responsable afin de le reproduire.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Yahoo actualités
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