Les chaluts font des ravages parmi les populations sous-marines, c’est un constat qui alarme chaque année les organisations écologiques. Ces dernières tentent de sensibiliser les consommateurs en leur indiquant les producteurs les moins respectueux de l’environnement. Nonobstant les dommages infligés aux fonds marins, ce qui émeut tout particulièrement, c’est le décès, chaque année, d’environ 300 000 dauphins pris dans les filets des pêcheurs. Ainsi, 98 % de la production de thon en boîte de certaines compagnies ne respecteraient pas les critères du développement durable.
Il y a quelques semaines, l’organisation Greenpeace a rendu public son dernier classement sur les dix principaux vendeurs de thon en France. Quatre catégories ont été retenues : les techniques de pêche, les espèces pêchées, la qualité de la politique d’approvisionnement et les progrès réalisés depuis 2014 et la dernière campagne de Greenpeace. En tête les produits de Système U, producteur le plus respectueux des normes de la « Paix verte », privilégiant les espèces non surexploitées et la pêche à la canne. En queue de classement, Casino, qui semble ne pas s’embarrasser des études écologiques, notamment quand il s’agit de « prélever » le poisson des mers.
Car il existe plusieurs méthodes pour pêcher, la plus traditionnelle, à la canne, plus respectueuse de la faune et la flore. Et il y a la méthode industrielle, où l’innovation n’a pas que du bon. Tout semble alors permis pour récupérer la moindre écaille, dans certaines zones, on peut voir hélicoptères et hors-bord traquer les bancs de poissons, appelés « dispositifs de concentration de poissons », pour que des chalutiers lâchent des filets gigantesques, les sennes (de la taille de terrains de football), qui ratissent tout sur leur passage. Parfois, les pêcheurs utilisent même des balises flottantes attirant les animaux marins, alors on comprend vite pourquoi on retrouve beaucoup plus que de simples thons dans ces pièges.
Des dizaines d’espèces sont attrapées, dont de nombreuses sont protégées, à commencer par certaines races de thon. Ce qui est sans doute le plus gros préjudice au milieu marin, c’est l’hécatombe réalisée parmi la population cétacé, et plus particulièrement chez les dauphins. Ils sont peut-être l’espèce la plus intelligente et la plus socialement développée après l’homme, mais notre « cousin » à nageoires n’a pas les capacités pour se défendre face aux chalutiers. Chaque année, on recense plus de 300 000 dauphins tués dans les filets des pêcheurs. Il faut dire que tout est fait pour les piéger. Dauphins et thons partagent les zones de chasse et nagent souvent avec eux, ils se retrouvent donc en première ligne quand les filets tombent, de même, les balises émettant des ultrasons attirent également les dauphins vers les bateaux. C’est ce que l’on nomme la « pêche accessoire », l’équivalent halieutique du dommage collatéral.
Cité en exemple par le Daily Mail, le producteur John West est directement mis en cause. Selon le journal, 98 % des boîtes vendues ne respecteraient pas le label « dolphin friendly » qui leur est pourtant apposé. La critique faite, au Royaume-Uni, à John West, un des principaux vendeurs de poissons en conserve, peut aussi être adressée à Petit-Navire en France. Dans les deux cas, les leaders du marché, véhiculant une image de qualité, font en réalité peu d’efforts et respectent moins les règles que les supermarchés possédant leurs propres marques.
La biodiversité marine est de plus en plus mise en danger par la pêche intensive. Même si des lois existent, les compagnies sont souvent mises en demeure pour le non-respect des normes environnementales, notamment les pêcheurs japonais. Il en résulte qu’aujourd’hui 75 % des thons ont disparu des océans, les experts estiment également que lors des trente dernières années, ce sont au moins sept millions de dauphins qui sont morts dans les filets destinés aux thons. Des statistiques effrayantes qui donnent à méditer sur notre façon de consommer. Et vous, achetez-vous beaucoup de thon en boîte ? Vérifiez-vous à chaque fois l’origine des poissons que vous vous apprêtez à manger ?
Par Louis Royer, le
Source: dailymail