Réalité ou légende ? C’est une question que de nombreuses personnes se posent, et ce, depuis des années. En effet, depuis près d’un siècle, après que des explorateurs anglais ont mentionné explicitement « l’abominable homme des neiges », le mystère subsiste. Le yéti a-t-il réellement existé ? Ou n’est-ce qu’un mythe ?
L’histoire de l’abominable homme des neiges
Le yéti alimente le folklore tibétain depuis des siècles. La légende, datant du VIe siècle, raconte que l’abominable homme des neiges apparaît dans les très hautes montagnes de l’Himalaya pendant des tempêtes. Ce serait un grand primate de plus de deux mètres, marchant sur ses deux pattes arrière, avec de longs bras et le crâne pointu, mais pouvant être aussi très dangereux. D’après les Népalais, il serait aussi « doué de ruse et du sens de l’humour ».
Bien que cette histoire fasse partie des folklores tibétain et népalais, l’expression « abominable homme des neiges » apparaît pour la première fois dans Mount Everest : The Reconnaissance, de 1921. Dans ce récit d’exploration, Charles Howard-Bury relate la découverte d’empreintes géantes dans la neige. C’est alors que les sherpas qui l’accompagnaient lui parlèrent du metoh-kangmi (metoh signifiant homme-ours et kangmi, homme sauvage). Charles Howard-Bury est donc persuadé de l’existence du yéti. Nombreux sont ceux qui, après lui, sont partis en exploration, à la chasse au yéti.
Depuis, les témoignages et les empreintes découvertes n’ont cessé d’alimenter la possibilité de l’existence du yéti.
Le yéti serait-il un ours ?
Jusqu’ici, toute l’existence du yéti reposait sur des témoignages, des empreintes dans la neige, des restes, ou encore des excréments. En 2017, une analyse ADN de restes (os, crocs, etc.) de présupposé yéti a été faite et publiée dans Proceedings of the Royal Society B. Les résultats des analyses sont sans précédent. Effectivement, un des neuf échantillons, cédés par des musées, était celui d’un chien domestique. Les huit autres appartenaient à des sous-espèces de l’ours brun de l’Himalaya, ou de l’ours noir d’Asie. Le yéti ne serait donc pas un humanoïde géant et velu, mais un ours. Comme le décrit le terme metoh, utilisé par les sherpas lors de l’exploration de 1921.
Yéti, es-tu là ?
Plus récemment, en 2019, l’armée indienne a publié d’étranges photos sur son compte Twitter. Alors qu’un groupe de soldats, partis en expédition, s’approchait du camp de Makalu, une montagne dont le sommet culminait à plus de 8 000 mètres d’altitude, ils remarquèrent des empreintes dans la neige. Celles-ci étaient longues de 81 centimètres et larges de 38 centimètres.
Encore une fois, la possibilité de l’existence du yéti a défrayé la chronique. L’armée indienne affirmait qu’il s’agissait bien d’empreintes de yéti : « Pour la première fois, une expédition en haute montagne de l’armée indienne a localisé les mystérieuses empreintes de la bête mythique, yéti. » Seulement, cette affirmation était réfutée par l’armée népalaise. En effet, il s’agirait, selon les habitants et porteurs de la région, de simples empreintes d’ours. La grande taille des empreintes serait due à la fonte de la neige au soleil et au vent, qui aurait agrandi les empreintes découvertes.
En somme, nul ne sait si le yéti a réellement existé, ou s’il existe encore. Les analyses ADN prouvent que les échantillons du présupposé yéti appartiennent à des sous-espèces d’ours. Mais, comme le souligne Michel Sartori, entomologiste directeur du musée de zoologie de Lausanne et cryptozoologue, « l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence ».
A ce jour, il est donc impossible de décréter que l’existence du yéti est du domaine de la légende, comme pour les dragons ou les licornes. Mais il est aussi impossible de certifier l’existence de l’abominable homme des neiges. Par ailleurs, des histoires similaires comme celle de Big Foot, ou encore de l’almasty, se racontent en Amérique du Nord et en Europe.