Le constat de cette nouvelle étude est alarmant, si le réchauffement climatique se poursuit et qu’aucune mesure n’est prise, les grandes forêts du monde perdront plus de la moitié de leurs espèces animales et végétales d’ici 2080.
UN CONSTAT ALARMANT
Des recherches menées par le Fond Mondial pour la Nature de WWF conjointement avec les universités d’East Anglia (Royaume Uni) de James Cook (Australie) et dont les résultats ont été publiés dans la revue de Climate change, ont examiné l’impact de trois niveaux de réchauffement climatique sur 80 000 espèces végétales et animales dans 35 régions du monde parmi les plus riches en biodiversité. Le premier niveau correspond à +2 °C, soit l’objectif prévu dans le cadre des accords de paris, le second, +3,2 °C, la hausse probable étant donné les engagements nationaux existants et le troisième, +4,5 °C, le chiffre si les hausses d’émissions restent inchangées.
Si les gouvernements n’arrivent pas à prendre de mesures plus ambitieuses que celles qui existent actuellement et que les hausses de température atteignent +3,2 °C, le rapport prévoit l’extinction de 50 % des espèces animales et de 60 % des espèces végétales de la forêt Amazonienne, qui abrite actuellement 10 % de toutes les espèces connues sur terre. Les perspectives s’améliorent si les pays arrivent à respecter les accords engagés dans les accords de Paris, mais restent tout de même sombre avec 35 % des espèces qui se verraient menacées d’extinction.
Si aucune mesure n’est prise, les conséquences seraient alors désastreuses avec une perte de 70 % des espèces végétales et des reptiles de la région et 60 % des mammifères et des oiseaux d’une des plus grandes forêts du monde.
Et la situation est tout aussi alarmante dans les deux autres régions les plus touchées, à savoir le sud-ouest de l‘Australie et les forêts de Miombo en Afrique. Dans les autres régions étudiées les pertes sont moins critiques, mais seraient tout de même dévastatrices pour la faune et la flore et pour les sociétés humaines.
Les sécheresses, les pluies plus intenses, les tempêtes provoquées par le réchauffement climatique influeraient sur tous les écosystèmes et leurs habitants. Les sécheresses en Afrique entraîneraient des conflits entre les humains et les animaux pour accéder aux ressources d’eau (Les éléphants boivent jusqu’à 250 litres d’eau par jour). L’élévation du niveau de la mer serait fatale pour certaines espèces, comme le tigre des Sundarbans en Inde qui verrait alors son habitat naturel ensevelit à 96 %.
Et les pertes agissent comme un cercle vicieux, la disparition d’une espèce pouvant en faire disparaître d’autres qui en dépendent directement. De récentes études montrent également que moins de plantes peuvent également entraîner moins de pluies. Si 25 % de l’Amazonie était déboisée, cela provoquerait des sécheresses et une dégradation de l’environnement sur une zone très étendue.
LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE CO2, LA SOLUTION LA PLUS EFFICACE
L’étude conduit à deux conclusions concernant le chemin à suivre pour éviter ces catastrophes. La première est l’adaptation, c’est-à-dire aider les espèces à migrer vers d’autres territoires pouvant les accueillir via la création d’éco-corridors entre les zones de migration.
Cependant, 33 % seulement des zones étudiées pourraient servir de refuge dans le cas de l’augmentation de 4,5 °C , 47 % si l’augmentation était de 3,2 °C et 67 % dans le meilleur des cas. Dans la majorité des cas, les groupes les plus en danger seraient les plantes, les reptiles et les amphibiens qui sont plus lents à se déplacer voir immobiles.
La solution la plus efficace serait de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir le réchauffement climatique à un niveau proche de +1,5 °C. WWF nous le rappelle, il s’agit de “réduire nos émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, en sortant des énergies fossiles et en changeant nos modèles de production et de consommation.”.
Malheureusement, pour la majorité des espèces, le climat reste une menace secondaire derrière la destruction de leurs habitats par l’homme ou directement celle des espèces par le braconnage.
Par Léa Philippe, le
Source: the guardian
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Catégories: Actualités, Écologie