Workaholics est un terme américain désignant les personnes fanatiques du travail. Passer une journée loin du bureau est impensable et cette activité aura toujours priorité sur le reste, jusqu’à en devenir néfaste. Toutefois, Workaholics est également une série comique américaine où le travail de télémarketing passe bien après l’amusement, même saupoudré d’alcool et de drogue. Une opposition forte donc qui change totalement la notion même du terme pour désigner un employé alcoolique fonctionnel. Un sitcom déjanté qui nous envoie planer loin de nos responsabilités du quotidien.
Diffusé depuis avril 2011 sur Comedy Central, le sitcom américain Workaholics se concentre sur les frasques de 3 amis qui ont décidé au sortir de l’université de se focaliser sur le côté festif de la vie étudiante en emportant le concept dans la vie active. Désormais employés de TelAmeriCorp, une société de télémarketing, ils profitent de chaque occasion pour boire, fumer, manger de la junk food, et ingérer toute autre substance divertissante aux dépends de leurs responsabilités. Une série barrée non sans rappeler le décapant sitcom Broad City.
Blake Chesterfield Henderson, Adam Dwayne DeMamp et Anders Torfinn Holmvik sont donc de grands enfants. Des rôles sur mesure créés par le Mail Order Comedy, une troupe comique composée de Blake Anderson, Adam DeVine, Anders Holm et Kyle Newacheck. Vous avez bien compris, les créateurs de Workaholics sont également les acteurs principaux de la série. Qui est Kyle alors ? C’est le réalisateur de la bande. Il a notamment travaillé sur Parks and Recreation, Community et réalisé le clip The Worst Guys pour Childish Gambino. Lui aussi acteur, il interprète Karl Hevacheck, personnage récurrent de la série, dealer SDF et complice dans les pires affaires de nos 3 compères.
Totalement irresponsables et toujours prêts à tenter de nouvelles expériences tant qu’elles promettent une certaine éclate, ils n’ont aucun scrupule à saboter leur travail ou profiter des autres si cela leur permet d’obtenir une petite dose de fun. Ces 3 extraterrestres de la comédie ont su composer à l’écran un trio parfaitement équilibré qui apportera son lot de situations délirantes, étonnantes, ridicules et parfois même pathétiques.
Anders est le plus responsable de la bande. Il porte des chemises, fait de la lèche au patron, se met souvent en avant et veut devenir maire. Le rôle du débile est attribué à Adam, un homme en quête d’amour. Il s’évertue à être cool et intéressant mais n’arrive qu’à se ridiculiser. Désolé mais on adore le voir pleurer. Blake, lui, est juste un type calme mais foncièrement délirant au look particulier avec un combo chevelure moustache des plus intrigants. Attention, ses petites phases de paranoïa sont hilarantes.
La première saison est inégale et se cherche encore. On prend tout de même grand plaisir à les voir célébrer mi-Noël (Noël en juin) en chantant des Merry Christmas devant la porte des voisins complètement bourrés au lait de poule survitaminé et revêtus des pires pulls à tête de renne. Le vrai bonheur arrive avec la saison 2 où le rythme finit par s’installer. Les blagues sont simples mais efficaces, les situations grotesques mais inattendues. Ils travaillent ensemble de 9h à 17h et vivent ensemble de 17h à 9h pour 24h de n’importe quoi.
Bon, très bien, donc Workaholics est une série de gros débiles avec un humour potache plein de vulgarité et où la finesse s’estime par la qualité des flatulences. Alors pourquoi regarder ? Tout simplement parce que parfois l’humour c’est aussi simple qu’une blague graveleuse. Ça ne vole jamais très haut certes, mais ce retour à la malice adolescente fait du bien par sa fraîcheur. Un rappel de nos vies étudiantes où le seul rendez-vous important de notre agenda était la prochaine soirée avec en note annexe de penser à acheter de l’alcool. Ça n’est pas une série civilisée, ou morale, ou éducative. C’est une série drôle, divertissante, récréative, burlesque et délassante. Un massage du cerveau de 22 minutes.
Blake, Adam et Anders sont un peu les meilleurs amis que l’on voudrait avoir, mais ne surtout pas croiser. De vrais calamités pour la société, ils ruinent tout ce qu’ils touchent dans l’optique de soirées légendaires. Une épopée désinvolte, un voyage hors des responsabilités, une quête de la récréation absolue, une série hallucinatoire au gag potache enfumé à consommer avec modération sous peine de lobotomie accélérée.
Par Gabriel Pilet, le
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