Des enlèvements, une ville mystérieuse, des complots, de la manipulation, voilà le programme prometteur de Wayward Pines, une série télévisée américaine diffusée pour la première fois en 2015. son ambiance lourde additionnée à un scénario fort en rebondissement ont tenu en haleine ses spectateurs, placant la série parmi les plus prometteuse de sa chaîne d’origine. N’ayez pas peur, entrez dans Wayward Pines mais attention, vous risquez de ne plus pouvoir en repartir.
Tout commence lorsque Ethan Burke, un agent spécial des services secrets américains se lance dans une enquête qui le touche personnellement. Sa coéquipière et maîtresse a disparu et c’est en cherchant à la retrouver qu’il part pour la ville de Wayward Pines en Idaho, dernier lieu dans laquelle elle a été vue. Un accident de voiture vient interrompre son enquête, projetant l’agent spécial dans le fossé. C’est sur le lit d’un hôpital lugubre que l’homme se réveille, dans une ville dont il ne connaît rien, aux habitants étranges. Loin de chez lui, il débute son enquête mais très vite, il se rend compte que personne ne l’aide, ne lui répond ou ne lui parle. Tous répètent inlassablement la même rengaine, les règles de la ville.
Règle 1, profitez de la vie à Wayward Pines
Règle 2, soyez heureux
Règle 3, travaillez dur
Règle 4, répondez toujours au téléphone quand il sonne
Règle 5, ne parlez pas du passé
Règle 6, ne parlez pas de votre vie d’avant
Règle 7, n’essayez pas de partir
En effet, on ne quitte Wayward Pines et si personne ne sait vraiment comment y sont arrivés ses habitants, tous savent que ceux d’entre eux ayant essayé de partir ont connu un sort funeste. Bienvenue dans une ville dont on ne sait rien, où l’ordre et la peur règnent en maître et où chaque réponse apporte de nouvelles questions. Tout comme le héros, nous découvrons un nouvel univers en entrant à Wayward Pines et très vite on apprend à se méfier de tout. Le doute est mis à l’honneur et préserve la santé mentale de Burke quand ce dernier est mis face à des éléments incroyables et autres conspirations. Surfant sur l’actualité, la série effraie pour mieux plaire : menaces climatiques, modification de notre environnement, surveillance et droits humains sont autant de thèmes constamment remis en question dans la petite ville de Wayward Pines. Dois-t-on abandonner ses droits pour plus de sécurité ? Peut-on confier sa vie à une autre personne ?
La propagande aussi y est à l’honneur : là où les parents n’ont que peu d’utilité pour le mystérieux pouvoir de la ville, les enfants sont la cible d’une propagande violente. Avenir de la bourgade, ils se doivent de porter haut et fort les valeurs de leurs ainés et surtout, de les croire sur parole. La première génération née sur place est vue comme le prophète, celle qui constituera les bases d’une nouvelle civilisation et quiconque s’y oppose est tout simplement abattu sur la place publique. Le danger interne, sournois, violent et caché derrière les murs des jolies maisons de la ville l’est d’autant plus qu’il représente le seul espoir des personnages qui doivent faire face aux atrocités qui grouillent à l’extérieur de Wayward Pines.
Entre thriller et science-fiction, cette adaptation des romans de Blake Crouch, sobrement nommés Pines, nous place donc dans un environnement inconnu qui se présente comme un véritable Eden : à Wayward Pines, les habitants semblent heureux et tous ne veulent que votre bien. Un étranger dans une ville mystérieuse, voilà un scénario qui n’a plus rien d’original : Twin Peaks nous a effrayé bien avant Pines et Under The Dome, l’adaptation de Stephen King, s’y était aussi essayé. C’est bel et bien à David Lynch que l’on doit l’ambiance de la série dont Chad Hodge, le scénariste de Wayward Pines s’est librement inspiré ne cachant jamais ses influences.
Prévue pour une mini-série de 10 épisodes, la série fut reconduite assez rapidement par sa chaîne d’accueil sur le réseau Fox sous la tutelle de M. Night Shyamalan, l’homme derrière l’excellent « Sixième Sens » et l’affreux « Avatar, le dernier maître de l’air ». La seconde saison voit son casting changé, renouvelé devant et derrière la caméra puisque Shyamalan y laisse sa place à Jeff T. Thomas (Person of Interest, Fringe) Continuellement comparée à sa grande sœur, Wayward Pines n’aura pas su convaincre les critiques, déçus de ne pas retrouver les complots et la finesse de Mark Frost et David Lynch. Pourtant, tout n’y est pas à jeter et si un premier épisode saturé en rebondissements peut dégouter son spectateur, quelques autres suffiront pour réveiller sa curiosité. Petit à petit, la série quitte le thriller pure et dure pour nous emmener vers la science-fiction et une dystopie pour le moins surprenante.
Wayward Pines n’est pas la meilleur série du genre mais reste quand même un plaisir à découvrir pour les plus curieux des spectateurs. L’histoire, souvent grotesque, nous emmène dans un monde violent et dérangeant qui souligne constamment nos propres problèmes et situations réels. Si la réalisation ou le jeu d’acteur ne marquent pas les esprits, le scénario vous tiendra en haleine suffisamment de temps pour vous rendre accroc et vous enfermer, vous aussi, à Wayward Pines.
Par JJJ, le
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