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Ce yacht a continué à faire du trafic d’esclaves africains longtemps après son abolition

Les responsables n'ont jamais été condamnés

— Image d’illustration – Everett Collection / Shutterstock.com

Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir la triste et horrible histoire du Wanderer, cet avant-dernier navire à avoir transporté illégalement des esclaves aux États-Unis. Explications.

Un navire de plaisance pas si plaisant

Le Wanderer a été un navire de plaisance du XIXe siècle. Toutefois, la réalité n’a pas été tout aussi plaisante. En effet, les dessous de ce yacht étaient sinistres : un pont caché abritait des centaines d’esclaves africains retenus captifs. Ce navire pourtant destiné au loisir était donc le terrain d’un véritable trafic illégal d’esclaves vers les États-Unis.

Comme Christopher Klein l’a relaté pour History.com en 2016, William Corrie et Charles Lamar, tous deux défenseurs de la réouverture de la traite internationale des esclaves, ont acheté ce yacht en 1858. Ils l’ont modernisé afin de pouvoir y embarquer des navires en y installant le fameux pont caché et un réservoir d’eau douce.

C’est en juillet 1858 que le navire quitta le port. L’équipage a navigué vers la côte ouest de l’Afrique, où 500 esclaves ont été achetés. La plupart était des adolescents. Nombreux sont ceux à avoir perdu la vie au cours du voyage de six semaines. Environ 400 sont parvenus jusqu’à Jekyll Island, en Géorgie. Ils ont ensuite été vendus sur les marchés d’esclaves du Sud.

La fin du Wanderer

Avec le temps, il devint difficile de maintenir silencieux l’afflux de captifs d’Afrique sur les marchés d’esclaves. Corrie et Lamar ont donc rapidement été arrêtés puis jugés dans un tribunal fédéral de Savannah.

Le jury, composé d’hommes blancs du Sud, a toutefois refusé de les condamner. De plus, comme l’a rapporté la Massachusetts Historical Society, l’un des juges dans l’affaire était en réalité le beau-père de Lamar.

Par la suite, en mai 1861, le gouvernement fédéral a saisi le Wanderer comme navire ennemi et l’a utilisé afin de bloquer les ports confédérés. Le navire a finalement coulé au large de la côte cubaine en 1871.

Le Clotilda

Le Clotilda est le dernier navire négrier connu à être arrivé aux États-Unis. En 2019, des chercheurs ont découvert les restes du navire le long du fleuve Mobile, comme l’a rapporté Allison Keyes pour Smithsonian.

Finalement, alors que le Congrès avait interdit le trafic d’esclaves à l’intérieur du pays en 1808, la traite clandestine des esclaves s’est donc malheureusement poursuivie jusqu’au début de la guerre civile. Le Wanderer et le Clotilda faisaient ainsi partie des derniers navires négriers illégaux connus à entrer aux États-Unis.

Par Cécile Breton, le

Source: Smithsonian

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