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Vous pensez connaître votre chien ? Ces découvertes montrent qu’il descend d’une lignée bien plus complexe qu’on ne le pensait

Bien avant que les concours canins ne dictent les critères de beauté, les chiens présentaient déjà une incroyable diversité. Une nouvelle étude scientifique lève le voile sur les racines profondes de cette variété. Elle nous oblige à repenser toute leur histoire.

Trois crânes animaux alignés sur une table en bois, avec un carnet de dessins et un pinceau en arrière-plan.
Une comparaison anatomique qui permet de mieux comprendre l’évolution des espèces et leurs caractéristiques – DailyGeekShow.com / Image Illustration

Des chiens très différents existaient dès 11 000 ans, bien avant les races modernes

On pense souvent que la morphologie des chiens est récente, fruit des concours et des élevages. Pourtant, une étude publiée dans la revue Science remet en question ce récit. Les formes variées de chiens existaient déjà il y a plus de 10 000 ans.

Les chercheurs ont analysé des centaines de crânes de canidés, provenant de sites en Russie, en Amérique et en Asie. Ces vestiges couvrent une période allant du Pléistocène jusqu’à aujourd’hui. Leur but : comprendre l’évolution du crâne des chiens domestiques. Et les résultats sont frappants. Dès 11 000 ans avant notre ère, on trouve déjà des spécimens très différents les uns des autres.

La cohabitation avec l’humain a modelé les chiens bien avant les élevages modernes

Ces données révèlent une véritable coévolution. Les chiens n’ont pas seulement été façonnés par les humains. Ils ont aussi changé en vivant à nos côtés. En accompagnant nos migrations, nos activités et nos besoins (chasse, garde, compagnie), ils ont développé des traits adaptés à chaque situation.

Entre 9 700 et 8 700 ans avant notre ère, on observe une nette réduction de la taille du crâne. Puis, autour de 7 700 ans, une grande variété de formes apparaît. Cette variabilité est bien réelle, même si elle n’a rien à voir avec les extrêmes d’aujourd’hui. Le museau écrasé du bouledogue ou le nez interminable du barzoï n’existaient pas encore, mais la plasticité était déjà présente.

Les tout premiers chiens restent invisibles dans les archives archéologiques

Malgré ces avancées, une question reste sans réponse claire. Quand le chien est-il vraiment devenu un animal domestique ? Certains crânes anciens, qualifiés de « proto-chiens », avaient été avancés comme candidats. Mais aucune preuve décisive ne les relie formellement à une domestication.

Ce vide suggère une transformation très progressive. Les premières étapes de la domestication ont sans doute été invisibles, fondues dans la continuité avec les loups. Une lente transition, qui s’est accélérée dès que les chiens ont partagé le quotidien des humains.

L’histoire entre humains et chiens est plus ancienne et plus riche qu’on ne le croyait

Ce que j’ai trouvé fascinant dans cette étude, c’est la façon dont elle donne de la profondeur au lien entre l’humain et le chien. Ce lien ne date pas d’hier. Il serait le fruit de milliers d’années de vie commune, d’adaptation réciproque et de complicité.

Quand je regarde mon chien, j’oublie parfois qu’il est l’héritier de compagnons du Néolithique. Et pourtant, chaque détail en porte la trace. Chaque museau, chaque oreille, chaque regard raconte une histoire millénaire. Une histoire où l’évolution naturelle et les choix humains ont créé une symphonie morphologique unique. Une mélodie que l’on commence seulement à comprendre.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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