
ll est aujourd’hui largement supposé que l’évolution du régime alimentaire de nos ancêtres primates s’est traduite par la perte de leur capacité à produire de la vitamine C. Une nouvelle étude suggère un lien avec les infections parasitaires.
L’enzyme GULO
La vitamine C contribue à un large éventail de processus physiologiques essentiels. On estime qu’il y a 60 à 70 millions d’années, une mutation génétique a inhibé la production de l’enzyme GULO, étroitement impliquée dans la production de ce nutriment, chez les primates. Un scénario similaire s’est produit chez plusieurs espèces de chauves-souris, ainsi que certains rongeurs (notamment les cochons d’Inde). Jusqu’à récemment, on estimait qu’elle découlait d’un apport alimentaire suffisant.
Ayant mis en évidence en 2017 son rôle clé dans la production de cellules souches hématopoïétiques, Michalis Agathocleous et ses collègues étaient également intrigués par le fait que l’enzyme GULO reste fonctionnelle chez de nombreux animaux au régime pourtant riche en vitamine C.
Celle-ci s’est avérée limiter grandement les variations des concentrations sanguines de la vitamine, suggérant que la perte d’une telle fonction avait constitué un avantage évolutif significatif pour nos ancêtres, éclipsant ce type de bénéfices.

Des expériences révélatrices
Supposant un lien avec les maladies et les infections, l’équipe a mené une série d’expériences sur des souris, qui ont montré que les schistosomes, vers plats parasites infectant l’Homme et d’autres animaux, pondaient davantage d’oeufs lorsqu’elles étaient supplémentés en vitamine C.
Chez les rongeurs infectés modifiés génétiquement afin d’empêcher la production de GULO et suivant un régime pauvre en vitamine C, aucun des symptômes caractéristiques de la schistosomiase n’a été observé, et des quantités nettement réduites d’oeufs trouvées dans leurs déjections.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur bioRxiv, s’ils ne prouvent pas qu’une telle cause soit à l’origine de la perte de l’enzyme chez les primates, de tels résultats montrent que l’idée est, à minima, largement plausible.
Pour un apport quotidien suffisant en vitamines, voici les légumes à privilégier.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: primate, parasite, vitamine
Catégories: Sciences, Actualités