Depuis des dizaines d’années, les souris sont utilisées pour de tests et des expériences en tant qu’étapes, avant de passer sur des sujets humains. Pour cette raison, quand une expérience s’avère efficace sur une souris tout en n’ayant pas d’effets secondaires catastrophiques, on peut s’attendre à voir cette dernière testée sur l’Homme. Ici, ce serait un des fantasmes les plus intemporels de l’humanité qui serait réalisable : voir dans le noir.
Comment perçoit-on la lumière ?
Tout comme les humains, les souris ne sont pas capables de percevoir la lumière quand elle a une longueur d’onde supérieure à 700 nanomètres. Ce sont des normes qui se situent à l’extrémité du rouge, dans le spectre de couleurs visibles.
En revanche, dans l’infrarouge, les nanoparticules absorbent la lumière avec des longueurs d’ondes plus longues, afin de la convertir en une lumière avec des ondes plus courtes. Par ce procédé, l’œil humain est capable de voir dans le noir, et c’est là toute la technologie de l’infrarouge. La lumière convertie est de 535 nanomètres. Une série de tests s’est donc déroulée sur ses souris, et des nanoparticules leurs ont été implantées pour essayer de leur donner la faculté de l’infrarouge.
Comment l’expérience s’est déroulée ?
Recevoir une vision nocturne infrarouge pendant une période allant jusqu’à 10 semaines, c’est là la découverte révolutionnaire de ces chercheurs chinois. Pour y arriver, ils ont utilisé des injections, qui n’occasionnent que très peu d’effets secondaires, au point qu’ils sont considérés comme « négligeables ».
La nanoparticule développée est capable de déplacer la longueur d’onde de la lumière infrarouge entrante (environ 980 nanomètres) vers une longueur d’onde détectable par les cellules de l’œil (535 nanomètres). Puisque c’est une nanoparticule, elle est injectable dans l’œil interne, où elle se fixe naturellement aux cellules de la rétine, responsables de la conversation de la lumière en signaux électriques (interprétés par le cerveau).
En testant cela sur les souris, les chercheurs ont constaté que lorsqu’elles sont exposées à la lumière, les pupilles de la souris se contractent pour réguler la quantité de lumière qui passe dans les yeux, comme pour les humains. Et, théoriquement, si les nanoparticules fonctionnaient, les scientifiques pourraient faire briller la lumière infrarouge invisible dans l’œil, tout en laissant les pupilles se contracter. Et, c’est précisément ce qu’il s’est passé.
Quid du taux de réussite et des effets secondaires ?
Ensuite, les scientifiques ont tenté des séries d’exercices, sous une série de labyrinthes aquatiques afin de pousser l’expérience le plus loin possible. Le but de ce nouveau milieu est de déterminer si elles sont capables de distinguer des motifs visuels en lumière infrarouges, afin d’identifier une plateforme, soigneusement cachée par les chercheurs. Les souris ont donc été entrainées à associer un motif de lumière à la plateforme, et les scientifiques ont comparé les résultats entre ces souris modifiées et celles ordinaires.
Les souris n’ayant reçu aucune injection ont trouvé correctement la plateforme qu’avec 50 % de taux de réussite. En comparaison, celles bénéficiant de la nanoparticule ont réussi à plus de 80 % ! Et il faut savoir que cette nanoparticule fonctionne encore 10 semaines après les expériences, qui sont sans aucun effet secondaire pour la vision de l’individu.
Par Benjamin Cabiron, le
Source: New Scientist
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