
Dans le nord de l’Espagne, la découverte de fragments d’os de la face suggère que deux groupes distincts d’humains archaïques évoluaient en Europe occidentale il y a plus d’un million d’années.
De nouveaux témoignages mis au jour à la Sima del Elefante
Les ossements ont été découverts dans la grotte de la Sima del Elefante, près de la ville de Burgos. Une quinzaine d’années après la mise au jour d’une mâchoire inférieure vieille de plus d’un million d’années, Rosa Huguet, de l’Institut catalan de paléoécologie, et ses collègues on exhumé un maxillaire et un zygomatique partiels, ainsi que des fragments de molaires d’une couche de sédiments plus profonde, datée de 1,1 à 1,4 million d’années.
Outre un galet en quartz et des éclats de ce minéral, l’équipe a également identifié des milliers d’ossements d’animaux (petits rongeurs et animaux à sabots) et des restes d’arbres et d’arbustes fossilisés, indiquant que ces hominidés évoluaient dans un paysage forestier ouvert, parcouru de cours d’eau.
Ces témoignages osseux présentent des similitudes avec ceux d’Homo erectus, premier hominidé à s’être établi hors de l’Afrique, mais dont la présence n’a jamais été attestée dans l’ouest de l’Europe.
En raison de leur nature fragmentaire, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, n’excluent pas la possibilité qu’il puissent appartenir à une autre espèce. « Ces travaux introduisent un nouvel acteur dans l’histoire de l’évolution humaine en Europe », estime Huguet.

Homo aff. erectus
Provisoirement nommés Homo affinis erectus, ces anciens humains ont semble-t-il été remplacés par Homo antecessor, dont des ossements, datés de 772 000 à 949 000 ans, avaient été précédemment découverts dans la grotte voisine de Gran Dolina.
« Le visage d’H. antecessor était très différent de celui d’H. aff. erectus », souligne José María Bermúdez de Castro, co-auteur de la nouvelle étude. Selon le scientifique, celui du second se révélait nettement plus projeté en avant et robuste, quand le premier affichait une verticalité typique des humains modernes.
À ce jour, les restes d’Homo georgicus, vieux de 1,8 million d’années et trouvés en Géorgie, sont considérés comme la preuve la plus précoce de la présence d’hominidés étroitement apparentés à H. erectus en Eurasie. Une possibilité récemment remise en question par une analyse phylogénétique.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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