Un virus via Shutterstock
Des chercheurs français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont découvert un virus géant vieux de 30 000 ans dans les sols glacés de la Sibérie. Ils souhaitent désormais le réanimer pour mieux comprendre son fonctionnement. Il s’agit du quatrième virus géant découvert depuis le début du siècle, un mauvais présage d’après les spécialistes qui craignent que la surexploitation des sols réveille de nombreux virus préhistoriques.
Les scientifiques français du CNRS ont mis au jour une quatrième famille de virus géants. En 2014 déjà, ils avaient découvert Pithovirus dans une parcelle de sol gelé sibérien. En analysant ce même échantillon, les chercheurs ont trouvé Mollivirus sibericum, un virus ancien de 30 000 ans mesurant 0,6 micromètre qui s’attaque aux amibes (animaux unicellulaires). Ce fait surprend les chercheurs puisque, outre leur taille, ces deux virus n’ont rien en commun, notamment car leur façon de se répliquer est différente.
En plus de leurs dimensions, ces virus préhistoriques sont bien plus complexes génétiquement que ceux que l’on connaît aujourd’hui. Par exemple, Mollivirus sibericum possède plus de 500 gènes, alors que les virus grippaux en ont 8. Les scientifiques cherchent désormais à réveiller le virus, comme ils l’ont fait pour Pithovirus. Pour ce faire, ils vont le placer avec des amibes et attendre de voir si ces dernières meurent.
Les quatre familles de virus géants :
Les chercheurs s’inquiètent de la capacité à survivre de ces virus dans le permafrost, notamment car les régions où ils sont conservés sont de plus en plus convoitées par l’Homme. Le Nord-Est de la Sibérie est en passe de devenir industrialisé car il possède de grandes ressources minières et pétrolières, le réchauffement climatique facilitant l’accès à cette zone isolée.
Les scientifiques cherchent désormais à savoir si d’autres virus inconnus se cachent dans les sols glacés de la Sibérie en analysant des couches qui pourraient leur permettre d’arriver un million d’années en arrière. À la rédaction, nous sommes choqués d’apprendre que des virus préhistoriques survivent dans la glace, d’autant plus qu’ils peuvent être réanimés. Pensez-vous que nous sommes menacés par ces virus ou qu’avec la médecine d’aujourd’hui, nous en sommes à l’abri ?
Par Mathilde Rochefort, le
Source: CNRS