Alors que l’on supposait depuis longtemps que le lac Enigma était entièrement gelé, des scientifiques ont découvert un écosystème aquatique grouillant de vie sous son épaisse coquille glacée.
Enigma livre de nouveaux secrets
Situé dans le nord de la terre Victoria (est de l’Antarctique), Enigma est étudié depuis longtemps par les chercheurs, mais ce n’est que récemment qu’une équipe italienne a pu confirmer qu’il ne s’agissait pas d’un gigantesque bloc de glace. En utilisant un radar à pénétration de sol, ils ont détecté la présence d’une importante masse d’eau liquide, dont la profondeur dépasse 12 mètres.
Avec des températures annuelles moyennes de -14 °C, celle-ci est en permanence recouverte d’une couche de glace d’une dizaine de mètres d’épaisseur, qui contribue à l’isoler et favorise la prolifération d’un ensemble unique de micro-organismes. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Communications Earth & Environment, l’écosystème microbien d’Enigma se distingue largement de ceux des autres lacs de l’Antarctique, tels que ceux des vallées sèches voisines de McMurdo.
L’analyse génétique d’échantillons d’eau liquide a révélé la présence d’une grande variété de Bacteroidota, d’Actinobacteriota et de Pseudomonadota, ainsi que de bactéries du superphylum Patescibacteria, qui se distinguent par la petitesse de leurs cellules, ainsi que leur activité et leurs génomes réduits.
« Le microbiote planctonique et benthique du lac Enigma est probablement issu de l’écosystème microbien antérieur à sa glaciation », écrivent les auteurs de l’étude. « Il occupe différents niveaux trophiques au sein d’un réseau alimentaire aquatique simple, allant de la production primaire à l’ectosymbiose et à la prédation. »
Une source d’approvisionnement cachée
S’étendant sur environ 14 millions de kilomètres carrés, l’Antarctique est de loin le plus grand désert de la planète, avec des niveaux de précipitations ne dépassant pas 20 millimètres par an.
Associé à une évaporation intense (rayonnement solaire et vents violents), ce phénomène devrait impliquer une perte annuelle d’environ 200 000 mètres cube d’eau. Le fait que le volume du lac reste stable indique la présence d’une source d’approvisionnement « cachée », que l’équipe espère prochainement identifier.
Récemment, un drone marin piégé sous la glace antarctique a révélé un phénomène inquiétant.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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