
Des chercheurs ont identifié une forme de vie terrestre à même de survivre aux environnements martiens, avec des implications en vue de futures missions habitées.
Des environnements bien différents
Si Mars est aujourd’hui un désert stérile, elle est, après la Terre, la planète du Système solaire la plus « accueillante » pour la vie telle que nous la connaissons. Ce qui ne veut pas dire qu’il s’agit d’un écrin idéal : sa fine atmosphère est largement dominée par le dioxyde de carbone (96 %), ses températures de surface sont comprises entre -143 et 20 °C, et ses probables réserves d’eau cachées dans ses entrailles.
Récemment, des chercheurs se sont penchés sur les espèces végétales, qui pourraient contribuer à transformer le CO2 martien en oxygène respirable grâce à la photosynthèse, susceptibles de supporter de telles conditions.
Certains des candidats les plus prometteurs étaient les lichens, organismes extrêmophiles symbiotiques (champignon/algue ou champignon/cyanobactérie). Prospérant aussi bien dans les déserts brûlants que les régions polaires du globe, ceux-ci sont capables d’encaisser un stress considérable (températures extrêmes, radiations intenses et absence d’eau) en entrant dans un état de stase.

Robuste D. muscorum
Le choix de l’équipe s’est finalement porté sur les espèces Diploschistes muscorum et Cetraria aculeata, qui ont été placées pendant cinq heures dans des environnements contrôlés recréant les conditions existant à la surface de la planète rouge. Globalement, la première a beaucoup mieux supporté les fluctuations extrêmes de températures, les hauts niveaux de rayonnement et une pression atmosphérique environ 100 fois plus faible que sur Terre.
« Notre étude est la première à démontrer que le métabolisme du partenaire fongique dans la symbiose lichénique est resté actif dans des conditions semblables à celles de Mars », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue IMA Fungus. « Ces expériences élargissent notre compréhension de la façon dont les organismes hydratés réagissent aux rayonnements ionisants, représentant l’un des défis les plus critiques pour la colonisation de la planète. »
La prochaine étape consistera à évaluer les effets à long terme de tels environnements sur D. muscorum.
Il y a quelques jours, une étude avait révélé une menace martienne majeure pour les astronautes.