L’industrie de la mode est en constante évolution. Les créateurs font preuve d’ingéniosité pour créer et imaginer les vêtements du futur. L’an dernier, lors du salon Première Vision organisé à Paris, tous les professionnels du secteur se sont rassemblés pour présenter l’une des nouvelles visions de la mode : la Fashion Tech. Grâce à des matériaux innovants et respectueux de l’environnement, la technologie peut facilement prendre part à l’innovation de la mode.
Des vêtements à la fois connectés et intelligents
La technologie s’impose de plus en plus au sein de l’univers de la mode. Une nouveauté qui a vu le jour en 2010 à l’occasion du lancement des premières robes imprimées en 3D. De nouvelles créations pourraient d’ailleurs apparaître progressivement dans les boutiques de prêt-à-porter : des parkas qui twittent, des vestes avec micro intégré ou mieux encore, des jeans intelligents qui embarquent une fonction GPS. Le Wearable ! Voici ce à quoi pourraient ressembler les vêtements du futur.
Il y a 10 ans, de nombreux experts ainsi que des start-up tendance avaient prédit une situation similaire. Selon eux, nos vêtements allaient se transformer en de véritables objets connectés, et ce, au plus tard en 2020. Malgré les efforts investis dans l’innovation, le pari n’a pas encore été tenu jusqu’à présent.
Les spécialistes espèrent tout de même y arriver d’ici seulement quelques années. En effet, certaines marques comme Ralph Lauren sont parvenues à relever le défi en concevant la fameuse doudoune chauffante où il est possible de régler la température via l’appli RL Heat. Il ne s’agit pas encore d’un vêtement connecté au sens propre, mais le concept s’en rapproche fortement.
Actuellement, les efforts se poursuivent pour intégrer la technologie au cœur même de la mode. En tout cas, la Première Vision Paris qui s’est tenue l’an dernier au parc des expositions de Paris laisse espérer que cette décennie sera la bonne : le Fashion Tech deviendra prochainement la mode de demain.
Des vêtements éco-responsables aux matériaux durables
Face au changement climatique et à la menace qui pèse sur la nature, de plus en plus de créateurs s’engagent dans une démarche éco-responsable en utilisant des matériaux durables et respectueux de l’environnement pour confectionner leurs nouvelles collections.
Le polyester arrive à la première place des fibres les plus polluantes pour l’environnement. Fortement exploité dans l’industrie du textile, il provient directement de la production du plastique. Le coton se trouve quant à lui à la seconde place. Même s’il est d’origine végétale, sa production exige une forte consommation d’eau, d’insecticides et d’herbicides. Selon Water Footprint Network, il faudrait utiliser plus de 6 000 voire jusqu’à 27 000 litres d’eau pour produire seulement 1 kg de fibre de coton. L’Organisation mondiale de la santé confirme même que les champs de coton représentent 25 % des surfaces cultivées dans le monde et utilisent 10 % des herbicides et 25 % des insecticides afin d’obtenir un meilleur rendement.
Face à un tel danger, les chercheurs ont décidé d’explorer toutes les possibilités pour se passer de ces matières polluantes. Certaines recherches ont abouti à des résultats encourageants : elles ont démontré l’existence des matières alternatives telles que les fibres de lait dont le résultat peut se rapprocher de la soie. On retrouve aussi dans cette liste les fibres d’ananas qui pourraient remplacer le cuir animal ainsi que les fibres d’algues associées à la cellulose pour rendre un tissu à la fois doux et infroissable. Les fibres d’eucalyptus peuvent aussi se montrer performantes ainsi que la fameuse laine de coco.
Comme quoi, dans le futur, nos vêtements seront sûrement « verts » et respectueux de l’environnement !
Des technologies poussées mêlées aux supertextiles
Initialement, afin de rendre le traitement des textiles plus efficace et toujours dans une démarche éco-responsable, des recherches ont permis à certaines étoffes de réduire leur impact environnemental et sanitaire.
Grâce à l’usage des nanomatériaux, certaines fibres sont même devenues antibactériennes ! Les scientifiques du College of Textiles ainsi que de l’Institut du textile de l’université de Donghua ont développé le meilleur textile antibactérien avec des nanogels à base de guanidine. Ils sont capables de neutraliser les bactéries contenues dans les fibres, et ce, même après une centaine de lavages.
Mais pour que les tissus résistent mieux à l’effet du temps, il faudra imaginer de meilleurs traitements. La direction scientifique de l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH) est actuellement en train de chercher des solutions plus efficaces et moins toxiques, autres que l’usage du formol, pour améliorer les niveaux de déperlance du textile.
Concernant les supermatériaux, des progrès sont en cours afin de rendre les vêtements de demain plus intelligents et plus fonctionnels. D’ici 10 ou 15 ans, on assistera très probablement à une nouvelle ère de la mode connectée qui permettra de rendre le corps humain plus résistant face aux chocs, aux températures extrêmes, aux morsures de requin ou aux attaques de squale. On se projette déjà dans l’avenir en espérant que les vêtements pourront nous protéger efficacement contre toutes les agressions extérieures.
Déjà en Australie, les magasins proposent des maillots de bain aux couleurs changeantes, un peu comme un signal d’alerte chaque fois que le corps est fortement exposé au soleil. Cette nouveauté est aussi apparue en France, même si cela reste encore un concept : le changement de couleur pourrait aussi être considéré comme un indicateur d’usure. Mais cette fois, on ne parle plus de vêtements connectés, mais de vêtements dits augmentés ou intelligents qui pourront très bien s’allier aux technologies de pointe afin de simplifier notre quotidien.