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Un pont submergé vieux de près de 6 000 ans réécrit l’histoire de la conquête de la Méditerranée

Ses nouvelles datations indiquent que les humains étaient présents à Majorque plus d’un millénaire plus tôt qu’on ne le pensait

Pont Submerge
Image d’illustration — Balate.Dorin / Shutterstock.com

La datation de sédiments d’une grotte espagnole inondée de l’île de Majorque, où un pont ancien avait été précédemment découvert, a bouleversé la chronologie de l’occupation humaine de cette partie de la Méditerranée.

Une structure bien plus ancienne qu’on ne l’estimait

Île principale de l’archipel des Baléares, Majorque est située au large de la côté orientale de l’Espagne continentale. En 2000, une équipe d’archéologues avait identifié dans l’une de ses grottes les vestiges d’une structure submergée évocatrice, constituée de gros blocs de calcaire empilés les uns sur les autres et s’étendant sur un peu moins de huit mètres de long.

Si l’âge de ce pont, basé sur la datation de fragments de poterie et d’ossements d’une espèce de chèvre étonnante qui occupait autrefois l’île, avait été initialement estimé à 4 400 ans, de récentes travaux, détaillés dans la revue Communications Earth & Environment, ont contribué à repousser de plus d’un millénaire cette date.

Pour établir précisément sa date de construction, l’équipe s’est penchée sur une « bande claire distincte » courant le long de la partie supérieure de la structure et des incrustations de calcite, toutes deux révélatrices des variations du niveau de la mer. Basée sur la mesure des concentrations d’uranium (qui se désintègre naturellement au fil du temps) dans ces dépôts minéraux, la nouvelle datation indique que l’Homme était déjà présent à Majorque il y a entre 5 600 et 6 000 ans.

« Nos analyses indiquent que le niveau de la mer est resté stable pendant quelques centaines d’années », souligne Bogdan Onac, chercheur à l’université de Floride du Sud et auteur principal de la nouvelle étude. « La présence de ce pont submergé et d’autres artefacts indique un niveau d’activité élevé, impliquant que les premiers colons aient rapidement identifié les ressources en eau de la grotte et stratégiquement construit des infrastructures pour y naviguer. »

Conquête tardive

Bien que Majorque fasse partie des dix plus grands îles de la Méditerranée, il s’agit de l’une des dernières a avoir été colonisées par notre espèce. Sur la base des découvertes archéologiques réalisées à ce jour, Chypre et la Crète étaient déjà occupées il y a plus de neuf millénaires.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, la conquête tardive de l’île espagnole serait probablement liée à la nature de ses sols, peu propices aux cultures.

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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