Alors qu’on associe surtout une production céréalière abondante à de vastes étendues de terres agricoles, à des machines avancées et à une technologie de pointe, il existe un contributeur remarquable à cette industrie essentielle qui passe souvent inaperçu. Il s’agit des vers de terre, et ils contribuent plus que la Russie à produire des céréales.
Comment les vers de terre affectent-ils les cultures ?
La plupart des gens trouvent les vers de terre répugnants, et pourtant, ce sont les héros méconnus de nos paysages agricoles. Avec leur corps cylindrique et leur appétit apparemment sans fin pour la matière organique, ces créatures sans prétention jouent un rôle indispensable dans l’entretien des fondements mêmes de notre système alimentaire. Les vers de terre sont les champions de la santé des sols, travaillant sans relâche sous terre pour transformer les matières végétales en décomposition en humus riche en nutriments.
Ce processus est connu sous le nom de lombricompostage. Lorsqu’ils creusent dans la terre, leurs mouvements et leur alimentation constants permettent non seulement d’aérer le sol, mais aussi d’améliorer sa capacité de rétention d’eau, sa teneur en éléments nutritifs et sa structure globale. En effet, les activités souterraines des vers de terre réduisent l’érosion des sols en stabilisant la structure du sol et en empêchant la couche arable d’être emportée lors de fortes pluies. De plus, les excréments des vers de terre sont un engrais riche en nutriments qui améliore la croissance des plantes et réduit le besoin en engrais chimiques.
On doit 6,5 % du rendement céréalier aux vers de terre
Une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université d’État du Colorado a mis en lumière la valeur de la contribution des vers de terre à la filière céréalière. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Nature Communications, la contribution des vers de terre à la récolte mondiale de céréales est de 6,5 % et de 2,3 % des légumineuses. Les cultures céréalières comprennent le riz, le maïs, le blé, l’orge ; et les légumineuses comprennent le soja, les pois, les pois chiches et les lentilles.
Cela équivaut à environ 140 millions de tonnes de nourriture par an. Selon les chercheurs, cela est comparable à la production céréalière de la Russie. Les scientifiques savent depuis longtemps que la présence de vers de terre dans le sol améliore la croissance des cultures. Cependant, avant cette recherche, on ne savait pas dans quelle mesure. « C’est le premier effort que je connaisse qui tente de prendre un élément de la biodiversité du sol et de dire : OK, voilà sa valeur ; c’est ce que cela nous apporte à l’échelle mondiale », a déclaré Steven Fonte, auteur principal de l’étude.
Les chercheurs ont également souligné dans leur étude que les vers de terre sont actuellement menacés par les techniques agricoles intensives et lourdes en produits chimiques. En fait, l’étude a montré que les vers de terre contribuent davantage aux rendements agricoles dans les régions du sud, notamment en Afrique subsaharienne et en Amérique latine. D’après les chercheurs, cela est probablement dû au fait que les agriculteurs dans ces régions ont tendance à utiliser moins d’engrais et de pesticides. Ces derniers s’appuient plutôt sur le fumier et la matière organique en décomposition, ce qui contribue à accroître l’abondance de vers de terre. Par ailleurs, les vers de terre, indispensables à la biodiversité, sont menacés par le réchauffement climatique.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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