L’examen de clichés pris par une sonde de la NASA dans les années 1990 a révélé de récentes coulées de lave sur Vénus, renforçant l’idée que la voisine infernale de la Terre soit beaucoup plus active géologiquement qu’estimé jusqu’à présent.
Une planète volcanique bien plus géologiquement active que prévu
Lancée en 1989, la sonde spatiale américaine Magellan a effectué de nombreux survols de Vénus au cours des années suivantes. Ses précieuses observations ont débouché sur la première cartographie détaillée de la surface désolée de notre voisine, dont les nuages d’acide sulfurique pourraient potentiellement abriter la vie telle que nous la connaissons.
Un peu plus d’un an après la mise en évidence de changements géologiques caractéristiques d’une activité volcanique récente, Davide Sulcanese, de l’université d’Annunzio, et ses collègues ont passé au peigne fin les relevés radar de Magellan relatifs au volcan Sif Mons et à la plaine de Niobé, nommée d’après l’héroïne mythologique grecque dont les douze enfants furent tués par Artémis et Apollon.
Après avoir confirmé la nature volcanique des coulées, en excluant notamment les interférences atmosphériques ou les changements accidentels de l’angle d’observation de Magellan, l’équipe a estimé la quantité annuelle de lave produite à 3,78 kilomètres cubes pour Sif Mons, et 5,67 kilomètres cubes pour Niobé. Ce qui correspond environ à la moyenne des volcans terrestres.
Percer les secrets de la géologie vénusienne
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Astronomy, ces régions seront probablement encore actives lorsque les missions VERITAS de la NASA et EnVision de l’Agence spatiale européenne, qui devraient toutes deux être lancées au début de la prochaine décennie, seront amenées à survoler Vénus.
« De tels sites d’activité volcanique pourront être imagés au moins trois fois pendant le cycle d’observation d’EnVision », explique Philippa Mason, de l’Imperial College de Londres. « Ce qui nous offrira un aperçu beaucoup plus détaillé des processus géologiques intervenant dans les entrailles et à la surface de Vénus. »
« Cela pourrait nous aider à déterminer si la planète possède une seule plaque tectonique, plusieurs microplaques, ou une structure complètement différente de celle de la Terre », estime Sulcanese.
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