Figure aussi séduisante que dangereuse, le vampire déchaîne les passions, de Dracula à Twilight. Mais savez-vous que la peur des vampires a suscité une panique de grande ampleur aux États-Unis au XIXe siècle ?
Une hystérie générale provoquée par une épidémie de tuberculose
Dans les États du Connecticut, du Maine, du Massachusetts, du New Hampshire, du Rhode Island et du Vermont, des épidémies de tuberculose se sont propagées au sein de la population durant le XIXe siècle. L’épidémie est si grave qu’elle tue environ 2 % de la population de la région de 1786 à 1800. La tuberculose affecte généralement les poumons, provoquant une toux chronique avec des mucosités contenant du sang, de la fièvre, des sueurs nocturnes et une perte de poids.
Cependant, à l’époque, l’épidémie est mise sur le dos de soi-disant vampires car très contagieuse. Afin de protéger les survivants, les corps des personnes défuntes étaient exhumés pour y rechercher le moindre indice de vampirisme.
Le vampire, un mythe ancestral
L’existence supposée d’une créature suçant le sang et consommant la chair humaine a été racontée dans la mythologie ou les contes populaires de presque toutes les civilisations à travers les âges. L’une des plus anciennes représentations du vampire provient des textes cunéiformes des Akkadiens, des Sumériens, des Assyriens et des Babyloniens. Ceux-ci font en effet référence à des figures démoniaques telles que le Lilu et le Lilitu.
Ce n’est qu’à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle que le folklore des vampires comme il est aujourd’hui connu a commencé à être raconté dans les traditions orales de nombreux groupes ethniques européens. Ils étaient décrits comme les revenants d’êtres maléfiques, des victimes de suicide, des sorcières, des cadavres possédés par un esprit malveillant ou la victime d’une attaque vampirique ayant entraîné leur propre ascension virale vers le vampirisme.
Au cours du XVIIIe siècle, les observations de vampires dans toute l’Europe de l’Est ont atteint leur apogée, avec de fréquentes exhumations. Notamment la pratique du piquetage pour tuer les revenants potentiels.
Le sort réservé aux vampires de la Nouvelle-Angleterre
En Nouvelle-Angleterre, la contamination vampirique était déterminée selon la fraîcheur du cadavre. Les médecins regardaient en particulier si le cœur ou d’autres organes contenaient encore des traces de sang liquide. Après l’identification d’un cadavre vampirique, les restes étaient remis dans la tombe et, dans certains cas, les organes étaient brûlés. Les membres de la famille concernée inhalaient quant à eux la fumée pour guérir de la maladie. Dans de rares cas, le défunt était décapité et ses restes étaient à nouveau enterrés, pour de bon cette fois-ci !
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