Le laboratoire américain Moderna vient de dévoiler les résultats de son essai de phase 1 pour son projet de vaccin contre le coronavirus, et ceux-ci s’avèrent particulièrement prometteurs, avec des sujets produisant suffisamment d’anticorps pour empêcher la réplication du virus.
Des résultats préliminaires particulièrement prometteurs
Basé dans l’État du Massachusetts, Moderna est actuellement l’un des huit laboratoires dans le monde à réaliser des essais cliniques pour de potentiels vaccins contre le nouveau coronavirus, selon l’OMS. Celui-ci a récemment dévoilé les premières données relatives à son essai clinique de phase 1, étudiant un nombre restreint de sujets et cherchant à savoir si le composé mRNA-1273 s’avère sûr et déclenche une réponse immunitaire. Les résultats de l’étude, menée par les National Institutes of Health (NIH), n’ont pour l’heure pas fait l’objet d’une publication dans une revue médicale.
« Si les prochaines étapes se passent bien, notre vaccin pourrait être commercialisé dès janvier prochain », estime Tal Zaks, médecin en chef de Moderna. « Il s’agit d’une excellente nouvelle, que beaucoup de gens attendaient impatiemment. »
Dans le cadre de l’essai, 45 volontaires âgés de 18 à 55 ans et en bonne santé ont été vaccinés. Les chercheurs ont ensuite mesuré la quantité d’anticorps produite par huit d’entre eux. Tous présentaient une réponse immunitaire s’avérant suffisante pour neutraliser le virus.
« Nous pensons que ces résultats particulièrement encourageants constituent une étape très importante dans notre cheminement vers un vaccin », souligne Zaks. « Ils montrent non seulement que les anticorps se lient au virus, mais qu’ils l’empêchent également d’infecter les cellules », rappelle de son côté Paul Offit, membre du panel des NIH chargé de définir le cadre des études sur les vaccins aux États-Unis.
S’assurer que le vaccin procure une immunité réelle durable
La Food and Drug Administration américaine a autorisé la société à commencer les essais de phase 2, impliquant plusieurs centaines de personnes, et Moderna prévoit de débuter les essais cliniques à grande échelle, connus sous le nom d’essais de phase 3 et impliquant des milliers de personnes, en juillet prochain.
Avant la pandémie, les laboratoires produisant des vaccins testaient généralement leurs composés sur des milliers de personnes avant de passer à la phase 3, mais avec un nombre extrêmement élevé de morts journalières dues au Covid-19, il semble logique pour les NIH que Moderna passe à la phase 3 après avoir vacciné un nombre plus restreint de sujets.
En janvier dernier, Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, avait déclaré qu’il faudrait compter environ 12 à 18 mois avant qu’un vaccin ne soit mis sur le marché. Ce qui semble concorder avec les prévisions de Moderna, qui envisage une commercialisation de son vaccin entre janvier et juin 2021.
Au cours de l’essai de phase 1, trois participants avaient développé de la fièvre et d’autres symptômes de type grippal après avoir reçu une dose de vaccin de 250 microgrammes. Par conséquent, Moderna prévoit que le dosage se situe entre 25 et 100 microgrammes pour l’étude de phase 3. Jusqu’à présent, les sujets ayant reçu un tel dosage présentaient des niveaux d’anticorps équivalents ou supérieurs à ceux observés chez les patients s’étant remis naturellement du Covid-19.
Toutefois, bien que les essais réalisés en laboratoire se soient révélés très prometteurs, rien ne permet actuellement d’affirmer que l’infection naturelle par le virus ou la vaccination confère une immunité durable, empêchant la réinfection. « Il s’agit d’une bonne question, à laquelle nous n’avons pour l’heure pas la réponse », estime Zaks. « Au cours des prochains mois, des essais d’efficacité formels du vaccin, impliquant le suivi d’un nombre important de sujets, devraient nous permettre d’y voir plus clair. »
Par Yann Contegat, le
Source: CNN
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