Aller au contenu principal

Une découverte archéologique renversante : des gravures géantes vieilles de 12 000 ans émergent d’un désert censé être vide

Dans les sables brûlants de l’Arabie, là où l’on pensait que le temps avait tout effacé, une culture oubliée refait surface, et elle pourrait bien réécrire une partie de notre histoire humaine.

Archéologues étudiant d’anciennes gravures rupestres représentant des dromadaires, découvertes sur des blocs de pierre dans un désert orangé au coucher du soleil.
Représentation des gravures monumentales, vieilles de 12 000 ans, témoignant d’une culture ancienne disparue qui peuplait les déserts d’Arabie avant même les pyramides d’Égypte – DailyGeekShow.com

Le désert du Néfoud, un territoire que l’on croyait stérile, dévoile un patrimoine gravé dans la roche depuis plus de 12 000 ans

Imaginez un désert de pierre et de sable à perte de vue. Le Néfoud, au nord de l’Arabie, semblait depuis toujours un territoire stérile. Et pourtant, plus de 100 gravures monumentales viennent d’y être recensées par une équipe internationale de chercheurs. Chameaux, aurochs, chevaux, gazelles… ces figures atteignent parfois deux mètres de haut, sculptées directement dans la roche par des artistes préhistoriques.

Leur datation ? Entre 12 800 et 11 400 ans. Une période où le climat était encore plus aride qu’aujourd’hui. Et pourtant, ces peuples ont choisi de graver la mémoire de leur monde sur ces parois. Ce n’était donc pas un désert sans vie, mais un espace de passage, de rencontres et peut-être même de rites.

Des artistes préhistoriques capables de prouesses techniques dans un environnement extrême

Certaines de ces fresques sont perchées sur des falaises inaccessibles, que les chercheurs n’ont pu photographier qu’à l’aide de drones. On imagine ces artistes préhistoriques, accrochés à la roche, sous un soleil de plomb, gravant patiemment les contours d’un chameau ou d’un taureau sauvage.

Leur geste n’était pas anodin. Il demandait une grande maîtrise technique et un effort collectif considérable. Les chercheurs ont aussi découvert des outils en pierre, des pigments verts et des perles, des traces de savoir-faire et peut-être d’échanges avec d’autres groupes humains du Levant. Tout cela dessine l’image d’une culture complexe et connectée, bien plus raffinée que ce que l’on croyait.

Des symboles monumentaux aux fonctions multiples : repères vitaux, messages culturels ou témoignages spirituels ?

Archéologues examinant d’anciennes gravures rupestres monumentales représentant des dromadaires, découvertes dans le désert du Néfoud, en Arabie saoudite.
Des gravures monumentales découvertes dans le désert du Néfoud, en Arabie, témoignent de la présence humaine et de la richesse culturelle de la région il y a plus de 12 000 ans. © Projet d’art rupestre et d’archéologie de Sahout

Mais pourquoi s’épuiser à graver des figures géantes dans un milieu aussi hostile ? L’équipe de l’Institut Max-Planck et de l’University College de Londres avance plusieurs hypothèses.

Ces gravures auraient pu servir à marquer des territoires, à signaler des points d’eau ou à transmettre une mémoire collective. Comme l’explique le Dr Maria Guagnin, auteure principale de l’étude : « Ces grandes gravures étaient probablement des déclarations de présence, d’accès et d’identité culturelle. »

Elles étaient peut-être aussi des repères vitaux pour les voyageurs égarés, des messages adressés à d’autres clans : « Nous étions ici, et nous connaissions ces terres. »

Une autre vision de l’Arabie préhistorique, plus peuplée, plus créative et plus connectée qu’on ne l’imaginait

Jusqu’à présent, les archéologues pensaient que l’Arabie était presque vide entre 25 000 et 10 000 ans avant notre ère. Ces gravures, datées de cette période charnière, bousculent cette idée. Elles prouvent qu’une présence humaine continue a perduré, même pendant les épisodes les plus secs.

Elles montrent aussi que ces peuples ne se contentaient pas de survivre : ils pensaient, créaient, laissaient une trace. Une trace visible depuis le ciel, gravée à même la roche, face à un horizon de sable.

Et si, au fond, ces artistes du désert avaient cherché à dire la même chose que nous : « Nous avons existé. »

Par Eric Rafidiarimanana, le

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *