Et si la vie sur Terre devait son existence à un voyageur de l’espace ? Selon une nouvelle théorie présentée en 2025, les objets interstellaires comme 3I/Atlas ne feraient pas que traverser notre Système solaire : ils pourraient y jouer un rôle clé dans la formation des planètes… voire de la vie elle-même.

3I/Atlas pourrait être une graine planétaire bien plus qu’un simple visiteur de passage
Détecté en juillet 2025 par le système ATLAS, 3I/Atlas est le troisième objet interstellaire connu après 1I/Oumuamua et 2I/Borisov. Sa particularité ?
Il serait plus vieux de trois milliards d’années que notre Système solaire. Et pour l’astrophysicienne Susanne Pfalzner, ce type d’objet pourrait être la graine à partir de laquelle naissent les planètes.
Cette hypothèse, présentée lors du congrès Europlanet 2025, repose sur une idée simple mais audacieuse : dans les disques protoplanétaires des jeunes étoiles, des millions d’objets interstellaires comme 3I/Atlas seraient capturés par gravitation, formant des noyaux autour desquels la matière s’agglomère. Une solution potentielle à un vieux casse-tête cosmique.
Ces objets interstellaires offriraient une solution au blocage de l’accrétion planétaire classique
Le problème, c’est que les modèles classiques d’accrétion ont du mal à expliquer comment de simples particules de poussière parviennent à former des planètes.
En théorie, elles devraient s’assembler progressivement. Mais en pratique, elles ont tendance à rebondir ou se briser au lieu de coller.
Dès qu’un agrégat atteint quelques centimètres, le gaz du disque protoplanétaire le freine, provoquant son érosion et parfois sa chute vers l’étoile.
C’est ce qu’on appelle la barrière du centimètre. Les objets comme 3I/Atlas, déjà bien plus gros, contournent cette limite. Ils servent de semences planétaires capables de survivre, de croître, et potentiellement de donner naissance à des mondes.
Leur présence dans les disques pourrait expliquer la formation accélérée des géantes gazeuses
Autre implication passionnante : ces objets pourraient aussi éclairer la formation des géantes gazeuses comme Jupiter. Les étoiles massives ont des disques protoplanétaires qui se dissipent très vite, parfois en deux millions d’années. C’est trop court pour que les planètes géantes aient le temps de se former par accrétion classique.
Mais si ces systèmes capturent rapidement des objets interstellaires, ceux-ci serviraient de catalyseurs, accélérant la formation.
Susanne Pfalzner estime même que les étoiles massives attireraient davantage de ces germes cosmiques, expliquant pourquoi elles abritent souvent de grandes planètes.
Les chercheurs veulent désormais vérifier si ces graines cosmiques sont fréquentes et actives
La suite ? Susanne Pfalzner et son équipe comptent poursuivre leurs recherches pour estimer combien de ces objets finissent réellement dans les disques protoplanétaires.
Ils veulent aussi comprendre comment ils sont attirés, et s’il existe des zones plus denses en visiteurs interstellaires.
Et qui sait ? 3I/Atlas, qui doit frôler Mars à 28 millions de kilomètres en octobre, pourrait nous livrer des indices précieux sur sa composition chimique.
Peut-être même sur ce qu’il a transporté avec lui depuis les confins de la galaxie. Car s’il s’agit vraiment d’un porteur de vie, ce ne serait pas qu’un visiteur… mais un ancêtre.
Par Eric Rafidiarimanana, le