Des milliards de bactéries marines assurent une grande part de notre production d’oxygène. Leur disparition progressive alerte les scientifiques. L’oxygène que nous respirons ne vient pas uniquement des forêts. En réalité, une grande partie est produite loin des continents, dans les eaux claires des océans.

Ce sont de minuscules êtres vivants qui s’en chargent. Parmi eux, Prochlorococcus joue un rôle clé. Ce microbe marin, presque invisible, est essentiel à l’équilibre de notre planète. Mais aujourd’hui, il est en danger à cause du réchauffement climatique.
Prochlorococcus : 20 % de l’oxygène terrestre vient d’un seul microbe
Ils sont microscopiques, et pourtant, ils produisent près d’un cinquième de l’air que nous respirons. Prochlorococcus est une cyanobactérie découverte dans les années 1980. Depuis, elle est devenue l’un des organismes photosynthétiques les plus abondants de la planète.
Mais comment fait-elle ? Elle capte la lumière du soleil et la transforme en énergie. Ce processus libère de l’oxygène et nourrit de nombreux organismes marins.
Ces microbes vivent dans les eaux tropicales et subtropicales, même là où il y a très peu de nutriments. Grâce à leur grande efficacité, ils s’adaptent à différentes profondeurs, températures et niveaux de lumière.
En somme, ce sont des piliers de l’océan. Et lorsque ces piliers chancellent, c’est tout l’écosystème marin qui est menacé.
Leur survie est menacée par le réchauffement des océans
Mais aujourd’hui, les nouvelles sont de plus en plus inquiétantes. En effet, les océans se réchauffent plus vite que prévu. Et cela fragilise sérieusement Prochlorococcus.
Une étude publiée dans Nature Microbiology montre que certaines populations ne s’adaptent pas assez vite. Les chercheurs ont étudié plus de 100 souches venues de différentes régions du globe. Les résultats montrent que leurs capacités d’adaptation sont limitées.
Dans certains cas, comme dans le Pacifique équatorial, les lignées les plus exposées montrent déjà des signes de faiblesse. La photosynthèse ralentit. La reproduction devient irrégulière. La mortalité grimpe. Bref, ces microbes sont en difficulté croissante.
Les souches qui survivent ne sont pas les plus utiles
Et ce n’est pas tout. Le plus grave, c’est que les souches qui résistent le mieux ne sont pas les plus efficaces. En d’autres termes, le climat favorise des microbes moins bons pour la planète.
Ces lignées produisent moins d’oxygène. Elles sont aussi moins utiles à la chaîne alimentaire marine. Ce glissement, discret mais bien réel, pourrait bouleverser les équilibres océaniques.
Ainsi, même si ces microbes survivent, leur rôle dans l’écosystème pourrait fortement diminuer. Et cela mettrait en danger notre approvisionnement en oxygène à long terme.
Protéger les océans, c’est préserver notre air
Finalement, ce que nous rappelle Prochlorococcus, c’est que notre vie dépend aussi des océans. Pas seulement des arbres ou des forêts. Ces microbes marins sont une clé silencieuse de notre respiration.
En les menaçant, le changement climatique attaque directement un maillon vital de notre survie. Les scientifiques sont clairs : il faut agir rapidement. Réduire les gaz à effet de serre. Préserver les équilibres océaniques.
Car, au final, ce n’est pas seulement la biodiversité qui est en jeu. C’est notre souffle. C’est notre avenir.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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