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Un phasme long de 40 cm, pesant 44 grammes, perché au sommet d’un arbre tropical, totalement inconnu des scientifiques jusqu’à aujourd’hui. C’est pourtant ce qu’a révélé la découverte d’Acrophylla alta, peut-être l’insecte le plus lourd jamais observé en Australie. Et il est resté caché… en pleine canopée.
Une espèce géante identifiée grâce à une photo publiée sur les réseaux
Tout commence lorsqu’un cliché d’un phasme géant circule sur les réseaux sociaux. Deux scientifiques, Angus Emmott et Ross Coupland, de l’université James-Cook, le repèrent et décident de lancer une expédition. Pendant plusieurs nuits, ils explorent les hauteurs du plateau d’Atherton, dans le Queensland. Finalement, ils repèrent une femelle à 900 mètres d’altitude, dans la canopée. Elle tient à peine dans deux mains.
Les chercheurs rapportent l’insecte au laboratoire pour l’étudier. Lorsqu’il pond, ils examinent attentivement ses œufs, un indice déterminant chez les phasmes. Chaque espèce possède en effet une forme d’œuf unique. Les deux chercheurs confirment alors la nouvelle : ils ont bien affaire à une espèce inédite.
Une créature massive qui échappe aux radars scientifiques depuis des décennies
À première vue, la taille de cet insecte aurait dû le rendre facile à observer. Pourtant, son habitat explique sa discrétion. Il vit dans les forêts tropicales d’altitude, là où peu de scientifiques ou randonneurs osent s’aventurer. De plus, les mâles, plus petits et très différents visuellement, passent sans doute inaperçus.
Selon les spécialistes de la biodiversité australienne, la majorité des insectes du pays, jusqu’à 70 %, restent encore non décrits. Les canopées, en particulier, abritent probablement une grande quantité d’espèces inconnues, tout simplement parce que personne n’y regarde vraiment.
Un record australien : plus lourd qu’un cafard, aussi long qu’un bras
Lorsqu’ils ont pesé l’une des femelles, les chercheurs ont affiché 44 grammes sur la balance. Ce poids dépasse largement celui du “gros cafard fouisseur”, l’ancien détenteur du record australien avec 30 grammes. En longueur, le phasme atteint près de 40 centimètres, ailes noires déployées.
Les scientifiques cherchent maintenant à localiser un mâle pour compléter la description de l’espèce. Mais cela risque d’être compliqué. Les mâles sont plus petits, souvent moins visibles et peut-être plus rares. En attendant, l’espèce rejoint les collections du Queensland Museum, où d’autres chercheurs poursuivent les analyses.
Une découverte cruciale pour la conservation des forêts tropicales australiennes
Acrophylla alta ne fascine pas seulement par sa taille. Il devient aussi un ambassadeur discret de la canopée australienne. En révélant une espèce aussi impressionnante et pourtant inconnue, cette découverte souligne l’importance cruciale de protéger les forêts tropicales.
Comme le rappelle un spécialiste de l’écosystème local, chaque nouvelle espèce découverte augmente nos chances de préserver ces milieux uniques. Plus nous en savons, mieux nous pouvons agir.
En fin de compte, cette incroyable trouvaille nous montre que le monde naturel n’a pas fini de nous surprendre. Et qu’il suffit parfois d’une simple photo, d’un peu de curiosité et d’une expédition audacieuse pour révéler des trésors vivants au sommet des arbres.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux
C’est fantastique. Merci pour cet article précieux et partagé. Il nous faudrait, impérativement, protéger notre Terre que nous partageons avec toutes ces merveilles.