Aller au contenu principal

Trump anéantit les terres sacrées amérindiennes pour la construction de son mur

Le président américain a littéralement fait exploser à la dynamite une partie de la montagne

L’Organ Pipe Cactus National Monument est une réserve naturelle de biosphère située dans le sud de l’Arizona et reconnue comme telle par l’UNESCO. Elle abrite un écosystème incroyablement riche, rempli d’espèces uniques. On peut également y trouver de nombreux sites sacrés pour les Amérindiens. Malheureusement, ce magnifique endroit se trouvant près des frontières avec le Mexique, Trump prévoit de le détruire. Et pas de n’importe quelle façon : à coups de dynamite. Ce faisant, il montre une nouvelle fois son mépris pour les populations natives américaines et fait fi des protections spéciales qui protègent cette réserve. 

TRUMP FAIT DÉTRUIRE DES LIEUX SACRÉS

La tribu O’odham, des Amérindien·nes natif·v·es de ces terres, par la suite pillées par les conquistadors, voit donc sa culture, ses lieux sacrés complètements détruits au profit d’une idéologie raciste et xénophobe honteuse. Le mépris de ce descendant de migrants allemands pour ces natifs américains est ahurissant. Le travail d’épuration qui servira ensuite à construire ce mur indigne nous montre qu’il n’a aucun respect pour l’Amérique qu’il prétend pourtant défendre.

Ils se sont d’abord attaqués à la portion de ce parc nommée Monument Hill. « L’endroit où ils dynamitaient l’autre jour sur Monument Hill est le lieu de repos des guerriers apaches qui avaient été impliqués dans la bataille avec les O’odham. Et puis, le peuple O’odham, d’une manière respectueuse, a déposé [les corps] à Monument Hill », a affirmé dans une vidéo le membre du Congrès Raúl Grijalva, président du comité de la Chambre des ressources naturelles. Notons qu’avant le début de ces travaux, des archéologues avait découvert sur ces lieux des fragments d’os et des artefacts vieux de 10 000 ans, informe CBS News. Raúl Grijalva dit avoir envoyé une lettre au département de la Sécurité intérieure afin d’exprimer ses préoccupations, mais elle est restée sans réponse. « Il n’y a eu aucune consultation impliquant la nation. Ce gouvernement est simplement en train de piétiner l’histoire de la tribu – et pour dire violemment les choses, ses ancêtres. » C’est donc pour lui un sacrilège.

Le National Park Service, dont le rôle est la gestion des parcs et monuments nationaux, avait également écrit dans une note interne que le projet de construction menaçait l’avenir de plusieurs sites historiques. Il informait alors que le mur détruirait jusqu’à vingt-deux sites archéologiques à l’intérieur d’Organ Pipe. C’est en outre un double trésor qui est menacé avec cette destruction car la région d’Organ Pipe est une réserve de biosphère infiniment riche et reconnue comme telle depuis 1976.

— jos macouzet / Shutterstock.com

UNE DESTRUCTION QUI A DÉJÀ COMMENCÉ

Malheureusement, les équipes de construction du mur de Trump ont déjà commencé leur travail de destruction honteux. Ils ont déjà dynamité plusieurs de ces sites, dont des lieux de sépulture de la tribu Tohono O’odham. Ce dynamitage a été autorisé par le ministère de la Défense et sert de préparation au terrain sur lequel sera ensuite construit un mur de 9 mètres de haut séparant les États-Unis du Mexique. Il traversera ce parc national sur 70 km. « Le dynamitage contrôlé est ciblé et continuera par intermittence le reste du mois », a déclaré un porte-parole des douanes et de la protection des frontières des États-Unis au Washington Post.

Pour Trump, l’Arizona a de nombreux atouts : en effet, on y trouve un grand nombre de terres publiques où il lui est possible de faire construire son mur, ce qui n’est pas le cas au Texas, là où les travaux prennent du retard en raison de la présence de nombreux terrains privés. On est triste d’apprendre que Monument Hill, une portion d’Organ Pipe Cactus parmi les plus magnifiques, est située sur des terres publiques, et des projets de construction ont déjà été menés.

Laiken Jordahl, spécialiste du Center for Biological Diversity travaillant sur les questions relatives aux frontières, est allé observer la construction du mur, et ce qu’il a vu l’a choqué : cactus abattus, bulldozers… Les équipes de construction ont même « massacré » des parties de la montagne, a-t-il affirmé au Washington Post. « Ça a complètement changé – une bande de terre a disparu en plein milieu. » Bien que des protections aient été établies pour préserver la biosphère de certaines réserves, ainsi que des sites amérindiens, le gouvernement de Trump tente sans cesse de les contourner grâce au REAL ID Act de 2005, qui l’autorise à faire fi de certaines lois dans l’intérêt de la sécurité nationale. Selon Raúl Grijalva, Trump a utilisé cette dérogation seize fois en deux ans et demi, alors même que ce dispositif est installé depuis 2005 et que Bush et Obama réunis ne l’ont utilisé que cinq fois.

Nous savons bien que Donald Trump a peu d’intérêt pour les causes environnementales ou amérindiennes. Nous le voyons avec toutes les mesures qu’il prend, dans le but d’assurer sa réélection en 2020.

« SIGNAUX D’AVERTISSEMENT & saguaros morts à Organ Pipe alors que l’administration Trump fait exploser une montagne sacrée pour le #BorderWall. »

Par Jeanne Gosselin, le

Source: Slate

Étiquettes: , , , , , , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *