Des astronomes ont observé un trou noir supermassif « croquer » une étoile puis utiliser ses « miettes » pour en malmener une autre, reliant ainsi deux phénomènes cosmiques qui déconcertaient depuis longtemps les scientifiques.
Cimetière stellaire
Observé à de nombreuses reprises ces dernières années, le premier est connu sous le nom d’évènement de perturbation par effet de marée (TDE). Lorsqu’un astre a le malheur de s’approcher un peu trop près d’un trou noir, la force gravitationnelle écrasante de ce dernier entraine son déchiquetage, caractérisé par la projection de matière stellaire sous la forme d’un intense flash de lumière.
Émanant du centre des galaxies, les « éruptions quasi périodiques » se résument quant à elles à de violentes bouffées de rayons X. Si on les pensait liées aux trous noirs supermassifs, le mécanisme impliqué restait obscur.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, une équipe de scientifiques dirigés par
l’université Queen’s de Belfast a découvert que les vestiges d’une étoile dévorée continuaient à tournoyer autour du monstre cosmique, formant un disque de débris devenu au bout de quelques années suffisamment grand pour atteindre un astre voisin, qui aurait autrement échappé à sa voracité.
Selon l’équipe, chaque fois que l’étoile traversait ce « cimetière stellaire », elle produisait des salves spectaculaires de gaz et de rayons X, révélant ainsi les origines des « éruptions quasi périodiques ».
Une avancée significative dans notre compréhension du cosmos
Ayant impliqué les données de l’observatoire à rayons X Chandra, du télescope spatial Hubble et du Neutron Star Interior Composition Explorer, cette découverte constitue une avancée significative dans notre compréhension du cosmos.
« Nous savons maintenant qu’il faut un certain temps pour que le disque de débris issus du déchiquetage d’une étoile s’étende suffisamment pour en atteindre une autre », souligne Andrew Mummery, chercheur à l’université d’Oxford et co-auteur de la nouvelle étude.
Récemment, une étude a suggéré que les trous noirs pourraient être des étoiles gelées, tandis que le télescope James-Webb a observé un ancien monstre cosmique supermassif soufflant un vent suffisamment puissant pour perturber des galaxies entières.