Amateur de comédies à l’humour anglais ? Alors la Trilogie Cornetto est faite pour vous. Cette saga de films complètement déjantés à l’humour aussi lourd qu’irrésistible est devenue un incontournable de la culture geek. SooGeek revient pour vous sur trois films hilarants.
Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Le Dernier Pub avant la fin du monde, sont trois films créés indépendamment les uns des autres par Edgar Wright (Scott Pilgrim ; Les Aventures de Tintin). « Indépendamment », car leurs scénarios n’ont aucun rapport et ils ont été développés sans but réel d’appartenir à une saga. En bref, il s’agit d’une trilogie faite sur le tas par trois amis fans de culture geek. Wright, aidé de Simon Pegg (Star Trek) et Nick Frost (), s’est penché sur le scénario d’un film de zombie complètement déjanté au début des années 2000.
Très vite, la trame est mise en place : Pegg, dans le rôle de Shaun, est un vendeur en électroménager, un peu looser et sur le point de perdre Liz, l’amour de sa vie, qui lui reproche de stagner depuis trop longtemps au même endroit, sans réelle ambition. Soutenu par son meilleur ami Ed, il vit en collocation avec Pete. Ces deux derniers entretiennent une animosité assez particulière et pour cause : malgré l’amour qu’il porte à son ami, Ed est ce que l’on peut appeler un poids. Il squatte sur le canapé de la collocation et, sans aucune honte, il joue aux jeux vidéo toute la journée tout en vendant de la drogue. Si la situation semble lui convenir, elle ne plait pas du tout à Pete qui n’a de cesse de lui reprocher son inactivité.
Un soir et alors qu’il est attristé par l’abandon de Liz, Shaun décide d’accompagner Ed dans leur pub habituel. Distraits par l’alcool, ils ne se rendent pas compte que la ville est sous le coup d’une attaque de zombies et ce n’est que le lendemain qu’ils décideront d’agir pour retrouver leurs proches pour les protéger du danger. Le titre Shaun of the Dead est un détournement du mythique film d’horreur Dawn of the Dead.
Si le scénario semble assez commun à beaucoup d’autres films d’horreur, Shaun of the Dead se distingue par de nombreux détails et références. Dans un premier temps, il est bon de noter que les créateurs du film sont des geeks accomplis qui mettent en scène des anti-héros tout ce qu’il y a de plus banal. Shaun pourrait être votre voisin : des rêves plein la tête, il est sans cesse ramené à la réalité par la routine et par des problèmes communs à de nombreux hommes. Sa situation banale devient intéressante lorsqu’elle est teintée de l’humour anglais propre aux films de Wright : Shaun est toujours préoccupé par ses propres problèmes si bien qu’il ne se rend même pas compte qu’une invasion zombie est en cours.
Attention toutefois, si Shaun of the Dead détourne de façon hilarante les codes du film d’horreur, il n’est en rien comparable aux autres films du genre comme Scary Movie. Pour ce premier opus, Wright nous a concocté des personnages attachants qui désirent plus que tout être reconnus pour ce qu’ils sont réellement : des héros.
En fin de compte, tous les personnages de Wright sont des anti-héros dans la même situation et ainsi, dans Hot Fuz, Simon Pegg interprète Nicholas Angel, un policier de génie londonien tout juste parachuté dans la petite ville de Gloucestershire. Considérée comme la ville la plus calme d’Angleterre, cette bourgade peut se vanter d’avoir les chiffres les plus bas du pays en matière de crimes. Pourtant, le héros vas très vite s’apercevoir que de nombreux accidents touchent mystérieusement les habitants et c’est en menant une enquête en cachette de son supérieur qu’il découvre une conspiration touchant toute la ville. Aidé de son partenaire, Danny Butterman, un jeune policier sans jugeote un peu bêta interprété par Nick Frost. Si Angel est présenté comme le meilleur des policiers, il est aussi le plus destesté et ce n’est qu’en apprenant à connaître son partenaire qu’il arrive à boucler son enquête.
Le troisième film de la trilogie, « Le Dernier Pub avant la fin du monde », parodie les films de science-fiction. Après le film d’horreur et le film policier, c’est donc aux aliens d’en prendre pour leur grade. Alors que tous ses amis ont avancé dans la vie, Gary King (Simon Pegg) se souvient avec nostalgie de ses jeunes années dans les rue de Newton Haven. Dans le but de terminer son plus beau projet, soit la tournée de tous les pubs de sa ville d’enfance, il décide de contacter tous ses vieux amis pour les joindre à son aventure.
Il va sans dire qu’ils ne s’étaient pas tous quittés en bons termes et le personnage principal va vite se révéler être un égoïste antipathique qui manipule ses proches pour arriver à ses fins. Arrivé en ville, il se lance dans la tournée des bars sans remarquer que tout autour de lui, les hommes et femmes agissent bizarrement. Tous commencent à suspecter un problème et ce n’est qu’après s’être battu contre un groupe d’adolescents qu’ils comprennent qu’ils sont entourés de robots. En effet, la ville a été envahie par des robots, contrôlés par des aliens. Notre groupe d’anti-héros va donc devoir faire son possible pour sauver leur peau et, sans s’en rendre compte, sauver la planète.
La force de cette trilogie, c’est de s’attaquer à trois grands genres du cinéma sans pour autant les tourner en dérision. Les personnages sont réalistes : un peu paumés, ils font leur possible pour sortir la tête de l’eau. Si les deux premiers films reprenaient le même schéma : Simon Pegg en leader et Nick Frost en personnage secondaire, le troisième a renversé la balance en plaçant Pegg dans le rôle du trouble-fête et Frost en homme responsable et réfléchi. Dans les trois opus, Edgar Wright cumule les clichés des genres respectifs tout en se moquant des stéréotypes sur le Royaume-Uni comme le sacro-saint passage au pub, présent dans les trois films.
Là n’est pas le seul point commun aux trois films : les acteurs sont souvent les mêmes et nous ne parlons pas seulement de Pegg et Frost. En effet, depuis Shaun of the Dead, Wright s’entoure constamment des mêmes acteurs à commencer par Martin Freeman, aujourd’hui célèbre pour ses interprétations de Bilbo et du Docteur Watson dans Sherlock. Ajoutez à cela Bill Nighy (Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit, Love Actually) et Eddie Marsan (V pour Vendetta, Sherlock Holmes) et vous obtenez un casting grandiose tiré de la scène anglaise. Le dernier point commun et pas des moindres, c’est le Cornetto.
Lors du tournage du premier film, Wright et ses équipes ont cherché des placements de produits possibles pour financer le long-métrage. Parmi les objets placés figurait un cornet de glace à la fraise de la marque Cornetto. Souhaitant renouveler l’expérience dans le second opus, ils se sont de nouveau offert un placement de produit (sans le soutien financer de Cornetto) aux couleurs du film. Remarqué par les fans, cette redondance trouva tout naturellement son chemin jusqu’au troisième film où apparaît un Cornetto vert, à la pistache, à l’image de la science-fiction. Les fans de la trilogie ont finalement nommé la saga « Cornetto« , à la surprise de Wright.
En trois films, Edgar Wright s’est imposé comme un réalisateur de talent, popularisant le cinéma et l’humour anglais auprès de toute une jeune génération, créant ainsi une communauté de fans fidèles. Si son public espère et attend toujours un nouveau film, il prend toujours un grand plaisir à regarder en boucle les différents opus de cette trilogie. Lequel préférez-vous ?
Par JJJ, le
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