L’examen de crânes préhistoriques a offert un aperçu unique des trépanations préhistoriques, avec dans certains cas des trous mesurant plus d’une dizaine de centimètres de diamètre.
Une procédure courante au Néolithique
Consistant à pratiquer une ouverture dans un os, généralement la boîte crânienne, la trépanation était relativement répandue à l’époque préhistorique, sur la base des nombreux exemples découverts dans le monde entier. Pour cette nouvelle étude, publiée dans la revue World Neurosurgery, des chercheurs ont étudié une quarantaine de crânes remontant au Néolithique et présentant des cavités caractéristiques d’une telle procédure.
À l’aide d’un pied à coulisse digital, l’équipe a mesuré le diamètre des ouvertures chirurgicales, pratiquées sur ces ossements vieux de 4 000 à 8 000 ans et mis au jour en France, jetant ainsi un nouvel éclairage sur ces opérations rudimentaires et particulièrement invasives.
Si leur diamètre était généralement compris entre 2,95 et 5,43 centimètres, il pouvait dépasser 10 centimètres. Comme cela avait été précédemment documenté ailleurs dans le monde, des signes de guérison suggèrent des taux de survie élevés, en dépit des risques d’œdème cérébral, d’infection, d’hémorragie et de choc.
Globalement, ces découvertes illustrent le haut niveau de compétence des premiers « chirurgiens » néolithiques, qui auraient probablement stérilisé leurs outils de pierre avant de percer le crâne de leurs patients, et utilisé des plantes aux propriétés analgésiques et antibiotiques pour les aider à surmonter cette épreuve et limiter le risque d’infection ultérieur.
Des raisons floues
Les raisons exactes pour lesquelles la trépanation était si populaire à la Préhistoire restent floues, mais certains chercheurs pensent qu’elle aurait pu être pratiquée pour soulager la pression intracrânienne causée par une blessure ou une pathologie, comme c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui.
Au XIXe siècle, le médecin et anthropologue français Paul Broca avait également supposé qu’elle était liée aux crises d’épilepsie, que nos ancêtres auraient pensé être causées par des démons qu’il fallait libérer en pratiquant des ouvertures dans le crâne.
Il y a quelques mois, des chercheurs de l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle avaient documenté une forme primitive de tentative de traitement du cancer, réalisée en Égypte il y a plus de quatre millénaires.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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