Homme se reposant via Shutterstock
Désormais, grâce à l’évolution de la technologie, chacun peut rester joignable à toute heure. Consulter ses e-mails ou documents de travail le soir ou le week-end est très simple pour les possesseurs de tablettes et de smartphones. Mais selon une étude allemande, être un employé dévoué favoriserait les problèmes de santé : angoisse, troubles cardiaques, fatigue, insomnie, maux de tête… DGS vous en dit plus.
Dans une étude publiée dans la revue scientifique Chronobiology International, deux chercheurs allemands ont réutilisé les données de deux enquêtes européennes à propos des conditions de travail, European Working Conditions Survey (EWCS 2005 et EWCS 2010), englobant au total 57 000 employés européens. D’après ces données, Anna Arlinghaus et Friedhelm Nachreiner ont analysé l’effet du travail des employés pendant leur temps libre sur leur santé. Près de la moitié des salariés interrogés ont déclaré avoir été contactés par leurs employeurs parfois ou souvent en dehors de leurs horaires réguliers lors des 12 derniers mois. Force est de constater que ces employés sont en moins bonne santé que ceux qui ne sont pas contactés par leurs supérieurs. En effet, chez les employés joints par leur patron, le risque de présenter au moins un problème de santé était supérieur de 26 % pour ceux qui ont répondu « parfois » et de 13 % pour ceux qui ont répondu « souvent ».
Un employé débordé via Shutterstock
Être contacté par son employeur en dehors des horaires est une chose, mais travailler sur son temps libre en est une autre. Et force est de constater que quand on arrive au travail en dehors des heures contractuelles, les résultats sont encore plus probants. Par rapport aux salariés qui ne travaillent jamais de chez eux, ceux qui ont déclaré le faire « occasionnellement » ont 14 % de chances de présenter au moins un problème de santé. Ce pourcentage monte à 65 % chez ceux qui ont déclaré travailler de chez eux 1 à 2 fois par semaine, et ceux qui ont indiqué travailler de chez eux tous les jours ont même plus de 2 fois plus de chances de présenter plus d’une condition médicale !
Les maux dont se plaignent le plus souvent les salariés sont l’insomnie, les maux de tête, la fatigue, l’anxiété ainsi que les problèmes digestifs. Anna Arlinghaus met en garde les employeurs contre ces pratiques, et rappelle que le temps libre doit rester du temps libre pour remplir au mieux ses fonctions de récupération et de rétablissement. Elle ajoute que la corrélation entre travail supplémentaire et problèmes de santé est très forte, et que les employeurs devraient d’ores et déjà chercher à minimiser le travail supplémentaire de leurs employés.
Cette étude est plutôt alarmante, à défaut d’être étonnante. Le travail en dehors des heures est de plus en plus ancré dans les mentalités et il devient de plus en plus dur de se déconnecter entièrement de la vie professionnelle, au détriment de sa santé. A la rédaction, nous pensons qu’une bonne organisation permet de limiter le travail supplémentaire et de préserver notre santé à tous. Quant à vous, vous retrouvez-vous souvent dans cette situation, et cela vous pèse-t-il ?
Par Nassim Rahmani, le
Source: Futura-sciences