L’hypercholestérolémie constitue un problème de santé courant et potentiellement mortel. Une pilule expérimentale s’est révélée capable de réduire les niveaux de « mauvais » cholestérol de 60 % dans le cadre d’un essai clinique de phase 2.
Le MK-0616
Connu sous le nom de MK-0616, le nouveau composé oral agit en inhibant une protéine appelée PCSK9, dont la chute des niveaux aide le foie à décomposer le cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL). Si ce type d’inhibiteurs constituent une voie importante pour les traitements visant à réduire le cholestérol, ils impliquent généralement des injections sous-cutanées, voire une thérapie génique.
Les 380 participants à l’essai de phase 2, visant à établir l’efficacité du MK-0616, présentaient tous des taux élevés de cholestérol LDL et des antécédents de maladie cardiaque ou des facteurs de risque. Ils ont été répartis au hasard dans l’un des cinq groupes, recevant soit un placebo, soit 6 mg, 12 mg, 18 mg ou 30 mg du composé. Les chercheurs ont mesuré leur taux de cholestérol LDL avant et à l’issue de la période de traitement, puis ont continué à surveiller les effets indésirables pendant huit semaines supplémentaires.
Une baisse de plus de 60 % du taux de cholestérol LDL a été observée chez les sujets ayant reçu des doses de 30 mg, contre respectivement 59 %, 55 % et 41 % pour les doses plus faibles (30, 18 et 12 mg). D’autres biomarqueurs du mauvais cholestérol, notamment le cholestérol non-HDL et une protéine appelée ApoB, ont également été réduits. Il est important de noter que l’équipe n’a constaté aucun effet secondaire indésirable, quel que soit le dosage.
Des avantages de taille
Bien que davantage de recherches (un essai clinique de phase 3 est actuellement en cours de planification) soient nécessaires, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of the American College of Cardiology, affirment que le MK-0616 constitue une nouvelle arme prometteuse dans l’arsenal des soins cardiovasculaires.
Celui-ci présente par ailleurs l’avantage de bien fonctionner en conjonction avec les statines, composés les plus fréquemment prescrits pour traiter l’hypercholestérolémie, que 60 % des participants avaient indiqué prendre pendant l’essai. Étant donné qu’il s’agit d’une pilule orale, le traitement pourrait également être plus facile à suivre pour les patients, tout en réduisant les coûts.
« Ce composé très efficace et bien toléré constitue une nouvelle option potentielle pour réduire le cholestérol LDL », estime Christie Ballantyne, auteure principale de l’étude. « Avec les statines et les autres thérapies dont nous disposons, nous devrions être en mesure de traiter presque tout type de patient. »
A quand prescription au grand public ?