L’utilisation combinée de l’immunothérapie et d’un traitement à base d’ARNm a permis de réduire significativement les risques de récidive, de métastases et de décès chez des patients souffrant d’un cancer de la peau à un stade avancé.
Un traitement prometteur
Si la technologie ARNm existe depuis les années 1980, elle a connu un net regain d’intérêt au cours de la pandémie de Covid-19. Portées par le succès de leurs vaccins, Moderna et BioNTech s’emploient aujourd’hui à étendre l’approche au traitement d’autres maladies, incluant le cancer.
Connu sous le nom d’ARNm-4157 (V940), le composé de Moderna contre le mélanome est formulé spécifiquement pour chaque patient. Les chercheurs analysent la signature mutationnelle unique de la séquence ADN de leur tumeur, et développent un ARNm codant pour un ensemble de 34 néoantigènes qui vont cibler au mieux le cancer, en entraînant le système immunitaire du patient à le combattre.
L’essai de phase 2b de Moderna a porté sur 157 patients atteints d’un mélanome de stade III/IV à haut risque. Après l’ablation chirurgicale de leurs tumeurs, les patients ont été répartis en deux groupes : le premier a reçu une combinaison d’ARNm-4157 et de Keytruda, composé d’immunothérapie produit par Merck, et le second uniquement du Keytruda.
À l’issue d’une période de suivi médian de trois ans, une réduction du risque de récidive ou de décès de 49 % a été notée pour les membres du premier groupe par rapport au second, ainsi qu’une réduction de 62 % de leur risque de métastase à distance ou de décès. Signalés par 25 % des sujets ayant reçu le traitement combiné et 20 % du groupe Keytruda, les effets indésirables les plus fréquents étaient similaires : fatigue, douleur au niveau du point d’injection et frissons.
Des implications majeures
Suite à ces résultats prometteurs, l’Agence européenne des médicaments a intégré la thérapie combinée à son programme PRIME pour le traitement du mélanome à haut risque.
Alors que l’essai de phase 2b se poursuit, Moderna mène en parallèle des essais de phase 3 pour étudier l’efficacité du traitement combiné chez les patients souffrant d’un cancer de la peau à un stade précoce, ainsi que ceux atteints atteint d’un cancer du poumon non à petites cellules.
Selon la société, l’approche pourrait potentiellement être étendue à d’autres types de tumeurs.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: mélanome, ARNm, cancer
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