Des chercheurs américains ont dévoilé un nouveau type de traitement extrêmement prometteur, ayant éradiqué le cancer de l’ovaire et le cancer colorectal à un stade avancé en six jours seulement chez la souris.
Mobiliser les globules blancs de façon très ciblée
Présentée dans la revue Science Advances, l’approche repose sur l’implantation de minuscules billes « usines à médicaments » dans l’organisme afin de délivrer une dose élevée et continue d’interleukine 2 (IL-2), une protéine naturelle (cytokine) qui mobilise les globules blancs dans la lutte contre le cancer.
« Le traitement n’est administré qu’une seule fois, étant donné que les usines à médicaments continuent à fabriquer et à délivrer la dose quotidienne là où elle est nécessaire, jusqu’à ce que le cancer soit éliminé », explique Omid Veiseh, chercheur à l’université Rice et auteur principal de l’étude. « Grâce à cette approche, nous avons pu éradiquer les tumeurs chez 100 % des animaux atteints de cancer de l’ovaire et chez sept animaux sur huit atteints de cancer colorectal en moins d’une semaine. »
Bien que les cytokines soient déjà utilisées pour traiter certaines formes de la maladie, leur administration par voie intraveineuse peut entraîner des niveaux dangereusement élevés d’inflammation ailleurs dans l’organisme.
Dans cette étude, les billes ont été placées dans le péritoine, une sorte de sac entourant les intestins, les ovaires et d’autres organes abdominaux, afin que les composés qu’elles contiennent ciblent spécifiquement les tumeurs. Ce qui s’est traduit par des concentrations de la protéine à distance du site environ 30 fois plus faibles.
Un système innovant et flexible
Possédant une enveloppe externe faite d’hydrogel qui protège les cellules productrices de cytokines, les billes sont considérées comme des corps étrangers par l’organisme mais pas des menaces immédiates, ce qui leur laisse le temps de remplir pleinement leur mission. Leur désactivation par le système immunitaire peut être programmée, et le traitement répété si nécessaire.
Cette approche peu invasive permettant de délivrer différents types de médicaments, elle pourrait par conséquent être utilisée ailleurs dans l’organisme. Le seul pré-requis étant que l’environnement des tumeurs cancéreuses présente également un type de poche/doublure à l’intérieur de laquelle les billes pourraient être placées.
Les composés qu’elles renferment étant déjà considérés comme sûrs pour une utilisation chez l’Homme, les premiers essais cliniques pourraient débuter d’ici la fin de l’année.
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
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