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Des touristes détruisent la « chaise de Van Gogh » en voulant s’asseoir dessus dans un musée italien

Les coupables ont quitté les lieux précipitamment

Le Palazzo Maffei
Le Palazzo Maffei — © Rada Kratchanova / Wikimedia Commons

Au cœur de Vérone, au Palazzo Maffei, un incident regrettable s’est produit lorsqu’une œuvre d’art contemporaine, inspirée d’un tableau de Vincent van Gogh, a été partiellement détruite par deux visiteurs en quête de photos spectaculaires. Leur comportement irréfléchi met en évidence un problème de plus en plus courant dans les musées, à savoir la recherche incessante de contenu sur les réseaux sociaux au détriment du respect de l’art.

L’œuvre en question, Van Gogh’s Chair, est une sculpture délicate réalisée par l’artiste italien Nicola Bolla. Entièrement recouverte de cristaux Swarovski, elle reproduit une célèbre chaise peinte par Vincent van Gogh en 1888. Légère, sans structure interne, et donc extrêmement fragile, la pièce était exposée sur un piédestal dans une salle du musée, accompagnée de panneaux en italien et en anglais précisant clairement qu’il était interdit de la toucher ou de s’y asseoir.

Cependant, les caméras de surveillance ont filmé deux visiteurs profitant de l’absence temporaire d’un agent de sécurité pour s’amuser avec l’œuvre d’art. D’abord, la femme s’est approchée et a pris la pose à côté de la chaise pendant que son compagnon la photographiait. Puis, celui-ci a tenté de reproduire le cliché… en faisant semblant de s’asseoir. Malheureusement, en s’appuyant maladroitement sur l’avant de la structure, il a provoqué l’effondrement de ses pieds. Plutôt que de signaler l’incident, le duo a préféré quitter les lieux précipitamment.

L’affaire, survenue en avril, est restée discrète jusqu’à ce que le musée publie, début juin, les images de vidéosurveillance floutées, une fois la sculpture restaurée et replacée dans l’exposition. Vanessa Carlon, directrice du musée, souligne qu’un musée n’est pas un décor pour photos personnelles, mais un espace de culture qui mérite d’être approché avec respect. « Le public devrait entrer dans les musées, les églises, ou tout lieu d’art avec plus de considération », a-t-elle rappelé.

Interrogé par la presse italienne, Nicola Bolla n’a pas caché sa déception, qualifiant l’attitude des visiteurs d’« idiote ». Mais il a aussi fait preuve d’un certain recul artistique. « D’un certain point de vue, c’est comme une performance involontaire », a-t-il confié. « Cela montre que même des gens ordinaires peuvent, sans le vouloir, créer un événement artistique. »

Selon lui, l’aspect hyperréaliste et brillant de ses sculptures pousse certains visiteurs à croire qu’ils peuvent interagir avec elles comme s’il s’agissait d’objets ordinaires. Sa série Vanitas, à laquelle appartient Van Gogh’s Chair, comprend d’ailleurs des pièces tout aussi saisissantes — un crâne, une corde de pendu, des toilettes — toutes recouvertes de matériaux précieux ou insolites.

Même si la chaise a été restaurée, elle ne sera plus jamais la même, estime la direction du musée. « L’extérieur est intact, mais l’œuvre a perdu une partie de son authenticité », a expliqué Mme Carlon. En revanche, sa notoriété, désormais accrue grâce à la médiatisation de l’incident, pourrait partiellement compenser cette perte, du moins sur le plan symbolique.

Par ailleurs, un enfant brise accidentellement une jarre vieille de 3 500 ans dans un musée israélien.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonian Magazine

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