En tant que plus vaste domaine bioclimatique au monde, la toundra arctique est connue pour être l’un des plus grands puits de stockage naturel de carbone. Mais ce trésor écologique est en train de dépérir à cause du changement climatique. Ainsi, au lieu de retenir du carbone, la toundra arctique libère désormais ce gaz à effet de serre.
Qu’est-ce que la toundra arctique ?
En géographie physique, la toundra est un type de biome où la croissance des arbres est entravée par des températures glaciales et des saisons de croissance courtes. Il existe trois régions et types de toundras, à savoir la toundra arctique, la toundra alpine et la toundra antarctique. Comme son nom l’indique, la toundra arctique est située au nord du cercle polaire arctique et, comme les autres toundras, elle est caractérisée par son sous-sol constitué de pergélisol, c’est-à-dire de sol gelé en permanence.
Grâce à la toundra, l’Arctique a longtemps été l’un des plus importants puits de carbone de notre planète, agissant comme un congélateur géant qui emprisonnait le carbone dans son pergélisol et ses zones humides. Pendant des milliers d’années, cet écosystème glacé a stocké d’énormes quantités de carbone, le gardant hors de l’atmosphère et contribuant à réguler notre climat. Cependant, un changement radical est actuellement en train de se produire au niveau de la toundra arctique, et au lieu de stocker le carbone comme elle l’a toujours fait, cette zone libère désormais d’énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2).
Une autre conséquence catastrophique du réchauffement climatique
Cette inquiétante nouvelle a été récemment rapportée par les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA). Dans leur rapport, les scientifiques ont en effet indiqué qu’en raison de divers phénomènes liés au changement climatique, la toundra arctique émet désormais plus de carbone qu’elle n’en stocke. Et, bien évidemment, cela ne fera qu’empirer le réchauffement climatique, créant un cercle vicieux pour la planète tout entière.
Parmi les principales causes de ce désastre figurent notamment les incendies de forêt. D’après le rapport, rien que cette année, les feux de forêt dans le cercle arctique ont libéré plus de 200 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit l’équivalent des émissions annuelles de 200 centrales à charbon. Les feux de forêt brûlent non seulement la végétation et la matière organique du sol, libérant ainsi du carbone dans l’atmosphère, mais ils détruisent également les couches isolantes du sol, ce qui provoque un dégel du pergélisol et les émissions de carbone qui y sont associées.
En plus des feux de forêt, l’Arctique se réchauffe jusqu’à quatre fois plus vite par rapport au rythme mondial. Or, le réchauffement climatique stimule la productivité et la croissance des plantes, ce qui élimine le dioxyde de carbone de l’atmosphère, mais entraîne également une augmentation des températures de l’air en surface, ce qui provoque le dégel du pergélisol. Malheureusement, lorsque le pergélisol dégèle, le carbone emprisonné dans le sol gelé est décomposé par les microbes et libéré dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone et de méthane, deux puissants gaz à effet de serre. Le changement climatique intensifie également les incendies de forêt à haute latitude. Par ailleurs, les records de chaleur pourraient avoir une autre origine que le changement climatique.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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