Grecia est un toucan mutilé qui va enfin retrouver une vie normale grâce à une prothèse 3D pour remplacer son bec

Grecia est un toucan qui a été sauvagement agressé par un groupe de jeunes au Costa Rica, ces derniers le laissant défiguré, son bec complètement arraché. Dès lors, une vague d’indignation et de soutien a submergé Internet permettant de récolter pas moins de 7 000 $. Cette somme va être utilisée pour aider cette petite bête dans sa convalescence mais également pour lui créer un bec artificiel conçu grâce à une imprimante 3D. Découvrez cette histoire aussi triste qu’émouvante. 

En Amérique latine, les actes de cruauté envers les animaux sont choses courantes. Au Costa Rica, les lois en vigueur dans le pays ne punissent que très peu voire pas du tout les auteurs de ce type de brutalité. Aujourd’hui encore, un groupe de jeunes gens a brutalement attaqué un petit toucan. L’oiseau a survécu à cette agression mais a été très sérieusement blessé, ayant entre autres perdu une partie de son bec.

Grecia est un magnifique toucan vivant au Costa Rica. Ces animaux pourtant sauvages ont tendance à s’approcher des habitants qui les nourrissent et jouent avec eux. Cet oiseau est devenu une sorte de mascotte pour la ville. Pourtant, le toucan a récemment été agressé par un groupe de jeunes gens qui l’ont sauvagement battu avec un morceau de bois. Une épreuve terrible pour l’oiseau qui s’est retrouvé avec le bec complètement mutilé. Très vite, le public, les médias et tout Internet se sont révoltés et ont commencé à récolter des fonds pour permettre à Grecia d’être soigné. Le hashtag #savethetoucan a été utilisé par Luciano Lacayo pour réunir les gens autour de ce projet d’envergure. Ainsi en seulement 48 heures, l’objectif de 5 000 $ a largement été atteint. Au total, c’est plus de 7 000 $ qui ont pu être récoltés via le site Indiegogo.

L’argent récolté doit servir à aider le jeune animal à être soigné dans les meilleures conditions et à l’accompagner au mieux dans sa convalescence. Le toucan ne pouvant manger que de petites quantités de nourriture, il a constamment besoin de l’aide des vétérinaires de Alajuela qui l’ont recueilli, explique Carmen Soto, l’une des vétérinaires. Les bénéfices récoltés vont aussi servir à remplacer son bec par une prothèse adaptée. Ainsi, quatre entreprises du Costa Rica ont offert leur aide pour imprimer un bec en 3D. Le concepteur Nelson Martinez explique qu’il sera fait d’une partie fixe et d’une partie mobile pour pouvoir la nettoyer ou la remplacer. Mais pour pouvoir scanner son bec déformé afin de créer des modèles, ses blessures doivent guérir.

En dépit de cet élan de générosité et de soutien, Grecia n’est pas encore sorti d’affaire, le bec artificiel peut ne pas être accepté par l’animal. Les scientifiques gardent tout de même espoir car l’expérience a déjà été réalisée avec succès sur un aigle et un pingouin. Mais certains éléments restent irremplaçables, ses blessures pouvant affecter son futur, le reste de sa vie. Par exemple, le bec du toucan dissipe la chaleur, il sert d’outil de thermorégulation et peut également être utilisé pour choisir son partenaire : sa forme jouant un rôle majeur.

Le manque de règlementation autour des actes de cruauté envers les animaux a aussi été pointé du doigt par le public. En Amérique du Sud, les lois qui protègent les animaux et punissent les coupables de tels actes abominables sont trop rares. D’autres cas de maltraitance sur des animaux ont pu être recensés dans cette région. Au Pérou, un père de famille a, par exemple, attaché son chien à sa voiture et l’a ensuite traîné dans la rue en guise de « punition » pour avoir mordu ses enfants. Au Honduras, des jeunes ont tué un chien avec des feux d’artifice et ont publié les images sur Internet.

Depuis, une vague de mécontentement et d’indignation s’est abattue sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces violences impunies et pour créer de vraies lois pour protéger les animaux et punir ces agissements horribles. En effet dans ces pays les ONG restent le seul ressort pour protéger les animaux mais celles-ci sont bien moins puissantes que dans les pays du Nord. Les militants réclament donc des peines plus sévères (aujourd’hui les amendes pour cruauté envers des animaux sont en général de 2 $ seulement). La médiatisation par les réseaux sociaux a pour vocation d’aider à sensibiliser rapidement et efficacement la population contre ce type de délits graves.

Cette histoire est touchante. Un tel engagement de la part d’inconnus est vraiment admirable. A la rédaction, on espère vraiment que Grecia va vite guérir et qu’il retrouvera une vie aussi calme que possible. L’impression en 3D avait déjà volé au secours d’un aigle défiguré par un braconnier qui avait retrouvé l’usage d’un bec artificiel. Et vous, pensez-vous que les animaux doivent être mieux protégés par la loi ?