
Dans le domaine de la recherche médicale, l’un des plus grands défis auxquels font face les scientifiques concerne la mise au point de traitements non invasifs contre le cancer. Jusqu’à présent, la réponse proposée pour répondre à ce besoin est généralement l’immunothérapie. Il pourrait cependant exister une autre alternative révolutionnaire, et cette dernière utilise la lumière.
Un traitement plus sûr et moins douloureux
Actuellement, la plupart des cancers sont traités par chirurgie, radiothérapie et/ou chimiothérapie. L’immunothérapie et l’hormonothérapie peuvent également convenir à certains cancers. Souvent, plusieurs types de traitement sont associés, dépendamment du cas de chaque patient. Il existe cependant une autre option très intéressante et peu conventionnelle qui commence à faire son chemin dans le domaine de l’oncologie : la photothérapie. Également appelée thérapie photothermique, la photothérapie désigne les techniques utilisant le rayonnement électromagnétique pour traiter diverses affections médicales, dont le cancer.
Si cette technologie est déjà explorée dans la recherche médicale depuis plusieurs années, des scientifiques de l’université du Texas à Austin ont récemment réalisé une importante percée dans le domaine. D’après les résultats de leur étude publiée dans la revue ACS Nano, ils ont mis au point une nouvelle thérapie anticancéreuse qui utilise la lumière LED et des particules microscopiques d’étain (ou « nanoflocons de SnOx », où « Sn » désigne l’étain) pour détruire les tumeurs de manière sûre et abordable. Cette approche vise à éliminer les effets secondaires nocifs souvent causés par la chimiothérapie et les autres traitements traditionnels.
En effet, les nanoparticules d’étain permettent d’absorber la lumière proche infrarouge des LED et de la convertir en chaleur. Cela permet de détruire sélectivement les cellules cancéreuses et d’épargner les cellules saines. Par ailleurs, en remplaçant les lasers par la lumière LED, la méthode réduit les risques de lésions des tissus sains et les coûts, ce qui pourrait permettre d’étendre l’accès à un traitement efficace du cancer à un plus grand nombre de contextes cliniques et à domicile. Cette alternative promet ainsi précision, sécurité et accessibilité aux patients.
Un traitement prometteur
Les chercheurs ont mis au point ces nanoparticules d’étain grâce à un procédé simple en milieu aqueux qui transforme le disulfure d’étain en oxydes d’étain photosensibles. Cette méthode écologique et adaptable à grande échelle a permis de produire des nanocristaux capables de convertir la quasi-totalité de la lumière incidente en chaleur avec un rendement de 93 %. Lors de tests cellulaires, le traitement a éliminé 92 % des cellules cancéreuses de la peau et environ la moitié des cellules cancéreuses colorectales en seulement 30 minutes, sans affecter les cellules saines.
Ces résultats démontrent la précision, l’innocuité et la sélectivité de cette thérapie, qui représente une alternative prometteuse aux traitements conventionnels. Pour l’instant, cependant, ce traitement est encore en phase d’essai ; et les chercheurs ont notamment pour objectif d’approfondir l’interaction lumière-chaleur afin d’optimiser la thérapie en matière d’efficacité, de précision et de coût. Les scientifiques souhaitent également explorer d’autres matériaux catalytiques susceptibles d’améliorer l’efficacité du traitement et d’étendre ses applications à différents types de cancers.
Par ailleurs, une étude révèle enfin comment l’exercice physique contribue à combattre le cancer.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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