Si les super-pouvoirs appartiennent généralement à la fiction, il existe des cas qui semblent dire le contraire. Parmi ces cas extraordinaires, nous pouvons citer celui d’une femme qui est capable de sentir la maladie de Parkinson grâce à ses capacités olfactives.
Comment Joy Milne a découvert son « super-pouvoir » ?
C’est dans une étude publiée dans la revue ACS Central Science en 2019 que les chercheurs de l’université de Manchester ont révélé le cas extraordinaire de Joy Milne, une femme capable de sentir un changement d’odeur chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. C’est une capacité biologique que cette infirmière de 72 ans a toujours possédée, mais ce n’est qu’en 1986 que cela s’est manifesté lorsqu’elle a perçu un changement d’odeur chez son défunt mari alors âgé de 33 ans.
Au cours des années suivantes, l’odeur de son mari n’est plus revenue à la normale, et une douzaine d’années plus tard, on lui a diagnostiqué la maladie de Parkinson. En participant à un groupe de soutien pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, Joy Milne a eu la surprise de constater que les autres patients avaient une odeur très similaire à celle de son mari. Face à ce constat, elle a décidé de présenter son cas à des scientifiques qui, après quelques hésitations, ont décidé de mener des recherches sur cette femme à la capacité olfactive exceptionnelle.
Les tests ont été concluants, et les chercheurs ont notamment été impressionnés par le fait que Joy Milne puisse identifier un changement dans l’odeur d’une personne bien avant que l’on puisse effectivement diagnostiquer la maladie. En menant des études plus poussées sur ce cas, les chercheurs ont finalement découvert que la maladie de Parkinson avait en effet une odeur particulière. Ils ont constaté que cette odeur était particulièrement prégnante sur la nuque des patients, là où le sébum a tendance à s’accumuler.
Vers la réalisation d’une avancée majeure dans le diagnostic de la maladie de Parkinson
Cette découverte est très importante, dans la mesure où elle a permis aux chercheurs de développer un nouveau test pour diagnostiquer la maladie de Parkinson. Notons que jusqu’à présent, le diagnostic de cette maladie reposait sur l’évaluation des symptômes. Autrement dit, les diagnostics actuels sont des processus longs qui peuvent parfois manquer d’exactitude. Mais avec ce nouveau test non invasif effectué avec un simple prélèvement au Coton-Tige au niveau de la nuque, la maladie pourrait être diagnostiquée plus facilement.
Outre la facilité dans l’établissement d’un diagnostic, ce test est très important pour la détection précoce de la maladie. Cela peut notamment permettre de commencer à traiter au plus tôt la maladie, et de retarder au maximum son évolution. Notons que pour l’instant, le test est encore au niveau expérimental et n’a été utilisé que dans des conditions de laboratoire. Quoi qu’il en soit, les premiers résultats obtenus sont très prometteurs. « Nous sommes extrêmement enthousiasmés par ces résultats qui nous rapprochent de la réalisation d’un test de diagnostic de la maladie de Parkinson qui pourrait être utilisé en clinique », a déclaré la professeure Perdita Barran, qui a dirigé la recherche, dans un communiqué.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Independent
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