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Tesla : un plan à 1 000 milliards de dollars pour Musk enflamme les investisseurs avant un vote décisif

Elon Musk peut-il devenir le premier trillionaire grâce à Tesla ? Le constructeur automobile s’apprête à vivre une assemblée générale décisive le 6 novembre. En jeu : un plan de rémunération colossal, soutenu par une campagne de communication hors norme, mais vivement contesté.

Elon Musk
— Frederic Legrand – COMEO / Shutterstock.com

Un plan astronomique pour retenir Musk à la tête de Tesla

Tesla propose un plan de rémunération à hauteur de 1 000 milliards de dollars pour Elon Musk. L’objectif affiché est de garantir sa présence au long terme pour piloter la stratégie de croissance de l’entreprise.

Ce plan titanesque fait suite à l’annulation judiciaire d’un précédent package de 55 milliards, jugé excessif. Pour contourner ce revers, Tesla a déménagé son siège social au Texas et revient à la charge avec une version encore plus ambitieuse.

Le conseil d’administration, mené par Robyn Denholm, met en avant des « jalons Mars-shot » : porter la capitalisation à 8 500 milliards de dollars, vendre des millions de robots Optimus, révolutionner le marché de l’énergie

Mais ces promesses futuristes masquent une réalité plus pragmatique : certains seuils sont déjà frôlés ou atteints, ce qui rend l’ensemble du plan d’autant plus controversé.

Des objectifs audacieux… mais parfois trop faciles à atteindre

Les paliers à franchir semblent spectaculaires, mais des experts pointent leur accessibilité trompeuse. Par exemple, atteindre seulement deux objectifs « mineurs » permettrait déjà à Musk de toucher 26 milliards de dollars.

Quant aux ventes de véhicules, Tesla a déjà dépassé les 1,2 million d’unités annuelles demandées, ce qui rend cette partie du contrat presque symbolique.

Les critiques parlent donc d’un plan sur-mesure, conçu pour récompenser Musk sans véritablement le challenger. Une récompense pour rester plutôt qu’un contrat pour performer, selon les mots d’un gestionnaire de fonds. Le PDG n’a pas arrangé les choses en menaçant à demi-mot de se retirer s’il n’obtenait pas gain de cause. Un message qui passe mal chez les investisseurs soucieux de gouvernance.

Une opposition organisée face à une campagne inédite

Une fronde s’organise. Brad Lander, contrôleur financier de New York, dénonce un « trip mégalomaniaque » et appelle les actionnaires à voter contre. Il est rejoint par plusieurs fonds de pension américains et européens, qui voient dans cette manoeuvre un précédent dangereux pour la gouvernance d’entreprise. Le principal reproche ? L’absence de contre-pouvoirs face à un PDG omnipotent.

Face à cette fronde, Tesla sort l’artillerie lourde : publicités sur X, Reddit, Facebook, argumentaires vidéo mettant en scène le robot Optimus, incitation au vote massif… L’objectif est clair : mobiliser les petits porteurs, qui représentent près d’un tiers de l’actionnariat. Leur soutien pourrait faire basculer l’issue du scrutin, comme ce fut le cas en 2024.

Un vote crucial pour Tesla, et un test mondial pour la gouvernance

Ce 6 novembre, les actionnaires ne se prononceront pas seulement sur un chiffre à douze zéros. Ils devront répondre à une question essentielle : qui détient vraiment le pouvoir dans les grandes entreprises technologiques ? Est-ce le conseil d’administration ? Les investisseurs institutionnels ? Ou bien la communauté fidèle autour d’un leader visionnaire ?

Quelle que soit l’issue, cette affaire fera date. Elle interroge la manière dont on conçoit la rémunération, le leadership et la responsabilité à l’ère des entreprises tentaculaires. En filigrane, c’est toute la question de l’équilibre des pouvoirs qui est posée. Elon Musk, lui, continue d’avancer à son rythme, entre IA, conquête spatiale et voitures autonomes.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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